Coups d'plume !

Nouvelles inédites en ligne.


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Auteur : Éric Lamouroux


Selfie glauque


J’habite Rue de Paris. Et je ne fais pas qu’y habiter, je vis ici. Je vise par là tous ces gens, nouveaux arrivants, qui habitent notre quartier mais n’y vivent pas, qui ne sont que des passants de la rue de Paris, qui ne l’empruntent que pour partir bosser le matin, et rentrer se verrouiller le soir dans le logement qu'ils n'ont pas pu se payer dans Paris. Comme si, une fois passé le Periph, les restos étaient moins bons, les bars moins sympas et les autochtones moins fréquentables.

C’est con, parce que ce n’est pas le cas.

 

J’aime passer du temps dehors dans cette rue ardente. Je privilégie les commerçants du coin pour faire les courses, je mange dans les restos indigènes et je passe peut-être un peu trop de temps dans ces bars de quartier sans prestige mais chaleureux. À force de les croiser, et même si je sais que quelques-uns parmi eux ne sont pas bien nets, je salue mes voisins de rue. À force de me croiser, et même s’ils ne savent pas vraiment si je suis bien net, les voisins de rue me (lire la suite)


Quand tout part en cacahuètes, surtout Henriette


- « Alors ? Ça a bien changé non ? ».

Ouais, bof, non. Je ne trouve pas que le quartier a spécialement changé, alors je réponds par une moue, qui j’espère en dit long.

 

- « Ça s’méliore un peu, non ? ...  Mais non, toi maintenant, t’en as que pour ton paradis là bas, chez toi, en Turquie ? ».

 

Momo et ses questions à la con, dans son français à la con appris à l’école du comptoir. Momo et son auto-persuasion, que son quartier changeait en bien, et que son Bar n’accueillerait bientôt que des gens biens, et plus de ceux qui commandent un café verre d’eau et squattent la terrasse toute l’après-midi.

 

- « Je viens d’arriver Momo, laisse moi le temps de voir ». 

- « T’as raison mon frère, mais tu vas voir, ça s’est bien 'mélioré, enfin moi j’trouve. Qu’est-ce tu bois ? ».

- « Un blanc, le bon s’il te plait Momo ».

 

C’est une des rares choses qui me manque là-bas à Bodrum, le vin de nos régions. Un an que j’ai quitté Montreuil pour le bord de mer. Sans regret, Dikris ma... (lire la suite)


Bouillon, semoule, aigreur et lassitude


INT - RESTAURANT - NUIT                                                

                     YOUSSEF

 

Seul en bout de table, il écluse les verres et considère cette tablée qui s’éternise.

                

 

Un pot de départ ! Ils leur a semblé convenable et bien aimable de m'organiser un pot de départ. Les connards. Si ils savaient comme j'en ai rien à foutre de leurs gueules... mes chers collègues, ces abrutis bienheureux.

 

Ils ont estimé idéal d’organiser la sauterie, chez Momo. Voilà ! On orchestre la fiesta du rebeu chez un rebeu. L’évidence. Y’a le couscous, manque plus que... (lire la suite)


Camarades !


- « Merde, comment on va grimper ce canapé là haut ? » elle me dit.

 

- « Ben je sais pas, mais pas par les escaliers, ça fait chier, mais ça passe pas. » je lui réponds.

 

- « Ben ouais, j’ai bien vu, et par la fenêtre, t'y arriveras jamais, c'est trop haut et t’es pas assez fort pour le lever jusque là."

 

Elle n'était pas furax, mais était quand même bien vénère. 

Je savais très bien, que dans sa tête, j'étais responsable de cet échec.

 

Je la regarde qui me regarde, et dans son regard, j’entends clairement ce qui se dit dans sa tête : 

 

‘C’est vrai quoi ? C'est quoi ce mec, qui met des mois avant de commander le sofa que je lui ai dit que je voulais, et qui n'est pas foutu, quand il est enfin arrivé, de..." 

(lire la suite)


Dans les vapes


Bas Montreuil, rue Émile Zola. 6h45. 'm'extirpe du cocon et pars au taf.

 Le jour n'est pas levé.

 

La famille est toujours encouettée, encore endormie, alors je referme la porte doucement, la verrouille discrètement, avec autant de précautions que la somnolence matinale veut bien m'accorder.

 

C'est que le tri ne se fait pas encore bien là-haut, les vapeurs d'alcool résiduelles et les réminiscences de rêves oubliés brouillent ce réveil, déjà difficile.

 

Je ne suis pas encore à jour, et dans la pénombre matinale, en connexion neuronale partiellement établie, je réassemble ce qui peut être rassemblé.

 

La cour est mal éclairée et je ne veux pas tomber sur un individu, sombre, louche ou mal intentionné qui se serait planqué là. (lire la suite)


Avis de grand froid


Bas Montreuil, 248 rue de Paris. Madame Paillette est morte, et c'est peut-être mieux comme ça. Cela fait un peu salaud de balancer ça comme ça, mais c’est ce que je pense.

 

Car, la doyenne de l'immeuble, de l'autre coté de la cour, fenêtres sur rue au dernier étage, était vieille, bien trop vieille pour subsister seule dans ces temps égoïstes où chacun pense à sa gueule.

 

Et puis aussi, Madame Paillette partait bien trop souvent en cacahuètes.

————————————

 « Je vais me permettre d’intervenir. Oui, j’avais parfois des absences, il m’arrivait par moment d’être confuse, mais quoi ? J' aurais dû accepter d’être fichue dans une prison pour vieux dingos ? Non, je ne me sentais pas assez toquée pour ça. Même si il est vrai que parfois, je sais qu’il me venait de drôles d’idées ». (lire la suite)


El don Denis de la puerta de Montreuil


Bas Montreuil, 248 rue de Paris.  Montreuil change et Le Denis... ben lui, il n’aime pas trop ça. À 35 ans, Le Denis n’est pourtant pas un de ces vieux aigris qui tartinent notre pain quotidien d’une dégoulinante confiture de "vraie" vie, de celle qui était bien mieux avant.

 

Avec son physique de poids plume, il parait même bien plus jeune que son âge, mais pourtant lui, se considère comme un ancien, un ancien de Montreuil.

 

Et donc Montreuil change, il y a du nouveau : nouveaux bâtiments, nouveaux commerçants et nouveaux habitants. Et donc Le Denis n’aime pas ça.

 

Par exemple moi, son voisin d’en face, dans la cour, je suis nouveau dans la copropriété. Et même si je suis arrivé avant la migration massive des bobos sur ce coin de banlieue à la mode, et seulement cinq ans après lui, cela m’a couté d’homériques discutions et pas mal de canons pour écarter une suspicion comme quoi, je ferais partie de la race des "gars pas authentiques" (lire la suite)


‘sont gràve mon frère !


Angle de la rue Paul Bert avec la rue de ParisJuste avant le feu, juste après le virage.

 

- « Roule moins vite !

- Jeneroulepasvite

- Etpuist’aspicolé !

- Pffff»

 

Elle me saoule encore plus que je ne suis censé l’être.


Non, je ne suis pas bourré et par sa faute, je ne suis même plus gai.
Il y a eu des soirs, je dis pas, mais là, non, je n’ai siroté que du rouge de bonne qualité, en mangeant, et en espaçant bien les verres tout au long de la soirée.

 

Alors merde ! (lire la suite)


Une belle tache


Bas Montreuil, sur le parvis du centre commercial, juste après les puces. Merde, je l'ai perdue. Je l'avais vue venir de loin, et puis comme un con, je l'ai paumée. Engloutie par la foule compacte.

 

Elle est pourtant difficile à zapper, grande, élancée, classe... une sacrée bombasse. Faut dire aussi qu'il y en a pas des masses des commasses , Rue de Paris, Porte de Montreuil.

 

Elle fait partie d'une nouvelle espèce, jusqu'alors inconnue dans notre habitat. Une non endémique, apparue avec la faune des nouvelles méga-entreprises qui se sont implantées dans ce quartier d'anciennes bâtisses décaties (lire la suite)

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Auteur : Lolita Godinez Cherel


 Son père lui a donné envie d’écrire, après lui avoir parlé de Jack London. sa mère, elle, a la main blanche, comme on dit avoir la main verte. Elle a le don de découvrir des auteurs avant qu’ils ne soient connus du grand public.


Digne Ding-Dong


Ça y est. J'y suis... Pas pu faire autrement. 

'peux plus monter les escaliersPour les descendre, la dernière fois, ça a été en vol plané. Résultat : fracture, rééducation et maison de repos.

 

J’ai bien vu la tête des enfants : qui va la prendre la vieille ?

 

J’ai dit : je ne veux pas être un fardeau… j’avais pas fini ma phrase que j’étais là : Résidence Des Oiseaux.

 

Pourquoi pas des Dindes ou des Pintades. Avec tous ces cous qui pendouillent …y’a que des vieux ici, des vrais : rasoirs, pédants, radoteurs, barbants.  Mortels quoi…  

 

J’ai exigé une chambre individuelle. Pas eu besoin de piston.

Une grosse épidémie de grippe et hop ! ils cherchaient de la chair fraîche. (lire la suite)


Eau de vie


J’aime les villes d’eau. On y boit du bon vin. C’est à ça que je pensais en descendant du car. 'trouvé ma location. Moche, ma location... 'posé ma valise.


Cherché mes papiers : carte vitale, attestation sécu... ordonnances, réservation de cure, accord sécurité sociale avec prescription « orientations thérapeutiques »

 

Euh... qu’est-ce que j’ai oublié... ah oui, la feuille pour le médecin...

 

Dans la salle d’attente une mère et son enfant de 12 ans. Allongé sur une poussette pour adulte, le corps raide, les mains tordues, il me suit des yeux.

 

Je suis en avance, comme d’habitude... pourquoi je suis toujours en avance. La mère raconte les progrès qu’il fait ... arrive presque à s’asseoir... viennent deux fois par an... c’est votre première fois ? Oui, oui... vous verrez, efficace... (lire la suite)

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Auteur : Thibaut Blondel

 

Thibaut est né en 1988 à Bordeaux. Adepte des virées au long-cours, du rhum ambré, du rock des seventies, du rap des nineties et de la littérature nord américaine, il a décidé de prendre sa retraite littéraire à l’âge de 26 ans après deux romans publiés : Maelström Exotique et Royal Au Bar

 

Tout ce que vous pourrez donc lire de lui a été écrit avant ses 27 ans.


Chasseur d'absolu en territoire cubain


Décembre 2013 - Janvier 2014. 

 

"Salut mon pote ! J'ai un projet d'ouvrage collectif. C’est un livre de critiques mais on y intégrerait des textes de  fictions. Je voulais savoir si tu serais intéressé. Et sur quel sujet ?A bientôt. TC ».

 

Le téléphone venait de vibrer, faisant apparaître ce message sur l’écran.

 

- " Sombre histoire, songeais-je, ne touchant même pas l’appareil et relevant les yeux de celui-ci pour tourner mon attention vers le parvis de l’église Santissima ou de petits groupes de religieux se formaient sur la plaza Mayor à l’issu de l’office de fin d’après-midi".

 

Quelques-uns serraient contre leurs poitrines le plus grand best-seller fantastique jamais paru : la Bible. La corrélation entre leur bouquin et l’exercice de critique demandé par TC traversa mon esprit un dixième de seconde. (lire la suite)

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 "On ne peut attendre que l'inspiration vienne,

il faut courir derrière avec une massue"

- Jack London -        


Photo beat génération, Kerouac et ses amis


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