MÉMOIRES : LA VEDETTE DU QUARTIER

RITON LIEBMAN


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Les tribulations d’un branleur (surdoué) du Brabant


La vedette du quartier #Casting #CinémaFrançais #Personnalité #Style #Souvenirs #ParcoursDuCombattant #Réalité #Anecdotes #CoulissesShowBusiness Riton Lieban



Introduction


On ne se souvient pas forcément de son nom : « Riton » (pas Henri, il insiste) Liebman (1), mais on se souvient tous de sa bouille, et de son phrasé, à condition d’avoir vu : « Préparez vos mouchoirs », ce film de Bertrand Blier, avec Gérard Depardieu et Patrick Dewaere. Bruxelles, 1977. Le jeune collégien de treize ans, s’ennuie (il ne s’intéresse qu’au Standard de Liège, un club de foot, et aux filles). Pour tuer le temps, il se présente à un casting, sans trop y croire, mais en espérant tout de même un peu. Dès que le gamin se met à parler (il a de la gouaille), le réalisateur sait qu’il tient son personnage. 


Quelques mois plus tard, Riton se retrouve dans un lit, quasiment à poil, avec la belle Carole Laure, l’actrice québécoise qui ne le laisse pas indifférent. Et pour cause, il est puceau. A partir du moment où il est à l’affiche, il va devenir la « vedette du quartier ». Premier dans son village… Du coup, à seize ans, il part s’installer, seul, à Paris, pour poursuivra sa carrière d’acteur. Du moins, le croit-il… Car les déceptions ne vont cesser de s’accumuler, sur son chemin, dans ces années 1980, où les tentations sont nombreuses, notamment aux « Bains-douche », où il croise des « stars », des vraies… Il a échappé au Sida mais pas à l’héroïne, et à l’alcool.


Théâtre La Vedette du quartier
© sous réserve de droits


Livré à lui-même, parce que son père, un intellectuel de gauche, juif propalestinien, le laisse libre de vivre à sa guise, il tombe dans quasiment tous les pièges du Miroir aux alouettes. Et joue dans des « nanars », des séries TV, dont il lit à peine le scénario. Ce qui le sauve, c’est son humour, son sens de la dérision. Mais, le problème, quand on ne se prend pas au sérieux, c’est que personne ne vous prend au sérieux. A force de faire le con, il passe pour un con. Alors qu’il est très sensible et en recherche perpétuelle d’attention. De sexe et d’amour. Ce parcours chaotique, raconté dans La Vedette du quartier, il l’a joué, avec brio, à Paris, notamment, lors d’un spectacle, seul en scène (pas un one-man-show, surtout pas un stand-up) de bonne qualité (mise en scène, texte et vidéos). L’air de rien, grâce aux nombreuses anecdotes (on croise Blier père et fils, Drucker, Cloclo, Pagny, Paradis, Dewaere, Berry, Maccione, Boisset, les acteurs du Splendid, Brialy, etc…), il détaille, sans balancer (et sans se ménager lui-même) les coulisses du « show-biz », comme du ciné, et les ravages de la drogue.

 



Riton Liebman a un don pour écrire : ça coule, c’est fluide, fin, subtile, jamais dans la pathos, ni la logorrhée. Il ne se regarde pas écrire, ni ne s’apitoie sur son sort. Il est lucide sur lui-même. Il y a un côté « Portnoy et son complexe », de Philip Roth (carrément !) quand il décrit sa famille belge, juive et engagée à gauche. Et « John Barleycorn » (Le Cabaret de la dernière chance »), de Jack London (si, si). Car, si l’écrivain américain prévenait des dangers de l’alcool – qui se veut festif - , Liebman explique clairement comment l’héroïne rend addict sans que l’on s’en rende compte, petit à, petit. Son père serait fier… 

 

Ce n’est pas une biographie classique, hagiographique, ce sont plutôt des mémoires, des souvenirs, dont on espère la suite. Car ça s’arrête à la cure de désintoxe, il y a près de vingt ans. Et après ? il s’est passé quoi entre temps ? Soixante balais, c’est pas vieux pour un auteur-acteur à la hauteur. Ça se lit d’une traite. Riton, comme le vin, il se bonifie avec le temps : Riton, une (nouvelle) chanson !  

Guillaume Chérel

 

 

 

« La vedette du quartier », de Riton Liebman, Séguier, 277 p, 21 € 

 

(1) Riton Liebman est né en 1964. Il a tourné avec Yves Boisset, Cédric Klapisch, Patrice Leconte et Xavier Beauvois. Il a également réalisé un long métrage, Je suis supporter du Standard, en 2013.






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Commentaires: 3
  • #1

    Henri liebman (mardi, 26 mars 2024 14:45)

    lu et apprécier, merci beaucoup

  • #2

    Franck Brison (mardi, 26 mars 2024 14:57)

    Bonjour Henri, c'est avec plaisir que j'ai mis cette chronique en image et ligne. Encore un grand bravo pour votre pièce de théâtre et la publication de votre livre. Amitiés.

  • #3

    heri Liebman (mardi, 09 avril 2024 23:28)

    merci beaucoup, c'est super