BIOGRAPHIE : ET MOI, ET MOI, ET MOI

JACQUES DUTRONC


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Dutronc raconte sa vie entre les lignes

Ou Le mini-Dieu fumeur de Havane


Et moi, et moi, et moi #Personnalité #Musique #AnnéesVariété #Scopitones #Rock #Cinéma #Anecdotes #Inclassable #Désinvolte #Provocateur #ÉlectronLibre #CracBoumHu #Corse  Jacques Dutronc



Introduction


Jacques Dutronc n’a pas le cigare, contrairement à ce qu’on pourrait croire. Plus on le complimente, plus il trouve ça louche. Mais s’avoue parfois blessé de lire certaines critiques (ciné/chanson). C’est un ultra-sensible qui joue les insensés. Il faut savoir lire entre les lignes (et les vignes), et écouter entre les notes, de son autobiographie, pour comprendre qui il est : « Les mémoires de Jacques Dutronc, enfin ! », claironne son éditeur. Si c’est lui qui l’a écrit, il l’a courte (la mémoire)Il ne s’est pas foulé (200 pages, alors qu’il vient d’avoir 80 balais), mais il y a l’essentiel (le style est là) : « La guerre et la nuit ne vont pas ensemble. Je déconseille de naître la nuit, en pleine guerre, par exemple. Ça m'est arrivé : c'est une mauvaise idée.


Couvre-feu paris 1943

C'était en 1943, le 28 avril. Courir dans Paris en bravant le couvre-feu, sans laissez-passer, ça aussi, je le déconseille. Mais mon père n'avait pas le choix : Madeleine, sa femme, était sur le point de m'infliger la vie. Il a filé demander de l'aide au commissariat le plus proche : il est tombé sur la Kommandantur, le seul bâtiment éclairé. Là, on lui a indiqué le poste de police, qui a envoyé une estafette. J'ai donc été à deux doigts de naître dans un panier à salade. Finalement, j'ai attendu d'être à la clinique, près de la porte de Champerret, pour pousser mon premier cri. Il était 5 h 20 du matin. »



Le livre est fidèle au personnage, qui se donne des airs désinvolte, dilettante, équivoque, je-m’en-foutiste, loufoque, potache, provocateur et sarcastique. Mais pas cynique. Non. Il est surtout inclassable. Hors-norme. Un électron libre. Libre, c’est le mot qui le caractérise le mieux. Très tôt, à l’école, il a exercé son libre arbitre. Il a toujours pris son pied à prendre le contre-pied : « D’où sort ce jeune-homme qui n’a pas l’air d’un abruti ? », écrit René Fallet, dans Le Canard Enchaîné. On est en pleine période hippie-beatnik, protest-song, cheveux longs, et lui débarque sur scène en costard-cravate, bien peigné sur les plateaux télé. La paix au Vietnam le laisse froid, il se lance dans les pets au lance-flamme… Et passe son temps à déconner. Parisien pur jus, il rencontre très vite un certain Jean-Philippe, au square de la Trinité, qui deviendra Johnny. 


Eddy Mitchell Johnny Hallyday Jacques Dutronc
© Fred Olivier


Avec lui, il partage le goût la belle amitié virile, façon Tontons Flingueurs, plus que Hells-Angels, sur la légendaire Route 66. A propos de légende, il rappelle que Johnny, et celui qui deviendra Eddy Mitchell, n’étaient pas des blousons noirs : il se sont juste expliqué, un jour, parce que le premier avait piqué des vinyles au second. Les disques étaient rares, dans les années 60 : « Je n'étais pas le premier enfant du couple : mon frère Philippe m'avait précédé dans cet emploi. Je n'étais pas non plus le premier Jacques Dutronc : on m'a donné le prénom d'un de mes oncles, mort au champ d'honneur, le 7 juin 1940. Avant de naître, j'avais donc déjà ma tombe au Père-Lachaise. J'avais pris de l'avance. »


Revue période yéyé variété rock

Dutronc raconte ses débuts, époque Jean Nohain, Dim-Dam-Dom, les yéyés, Salut les copains, les scopitones, le play-back, ses premières chansons, Vogue, le succès surprise, la rencontre avec Françoise (Hardy), grâce à Jean-Marie Perrier, Jacques Lanzmann, les brouilles avec le producteur, Wolfsohn, qui portait bien son nom : les « galas », les années Guy Lux, Carpentier, Averty, Grand Echiquier, les tournages », les bides, les succès, ses blagues de rockeur (où comment saccager une chambre d’hôtel), ses belles rencontres (Gainsbourg, Rochefort, Piccoli, ), ses moins belles (Pialat, Godard), et puis la Corse. L’île de beauté, où il sent bien, à Monticello (le Chemin du Ciel).


Affiches cinéma Dutronc et playlist Dutronc Spotify

Aussi pudique qu’indécent, aux yeux des coincés sans humour, il passe sa vie à ne pas se prendre au sérieux. Ses humeurs, il les réserve à ses chats. Court, concis, efficace. Sans fioritures. Pas de scoops (mais la nostalgie des scopitones…). Mais on apprend ses escapades « marocaines », que Claude Sautet était de sa famille, qu’il a failli clamser deux fois, comment il a imaginé « Merde in France », qu’il a vraiment apprécié les hôtesses de l’air, et aime toujours L.F Céline. Pour la série allemande, Inspecteur Derrick, on savait… Comme pour les Chiffres et les Lettres. Jacques Dutronc a des goûts simples, donc il apprécie les gens pas compliqués. On en redemande : « Jacques Dutronc, une chanson ! ».




Jacques a dit… qu’il prépare un prochain livre sur son fils, Thomas : même look, même classe naturelle, même passion pour les jazz manouche de Django Reinhardt. En plus posé (si c’est possible). Personnellement, j’aurais aimé qu’il raconte son amitié avec André Bernot, rencontré chez Vogue, qui joua de l’accordéon dans le Van Gogh de Pialat. Il est devenu kiosquier, boulevard Saint-Michel. Encore une profession qui a du plomb dans l’aile… Dutronc a du mal à marcher, dixit, mais le charme opère toujours. On appelle ça le talent. Un truc qui ne s’apprend pas. Tant qu’il fait crac boum hu, cigare au bec, les fans (dont je suis) tomberont toujours à ses genoux. Dutronc, il est comme les cactus : impossible de s’asseoir dessus aïe aïe aïe !

 

Guillaume Chérel

 

« Et moi, et moi, et moi », de Jacques Dutronc : mémoires, 

208 p, 18, 90 €, Le Cherche-Midi éditeur.






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