le guerrier japonais entre ombre et lumière
JULIEN PELTIER
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Le guerrier argenté cultive sa légende
Introduction
Homme d’arme : « celui qui sert », comme guerrier. La légende des samouraïs ne cesse d’être véhiculée, notamment au cinéma. Récemment, John Wick (4), avec Keanu Reeves, Kill Bill (1 et 2), de Tarantino, Star Wars, Les Sept samouraïs… La liste est longue. Les rappeurs d’IAM (de la planète Marseille) ont un morceau (Yasuke), qui fait référence à cet ancien esclave africain devenu samouraï. Enfin, l’écrivain japonais Mishima (Yukio) est davantage connu pour s’être éventré avec son sabre (Hara-kiri : coupure au ventre) que pour son œuvre : « J’ai découvert que la voie du samouraï réside dans la mort », a-t-il écrit.
Plus que le mercenaire, le combattant, le sabre, symbole phallique s’il en est, ne cesse de fasciner les hommes (les femmes, sans doute moins, et pour cause…). A l’époque du féodalisme (avant le XVIIe siècle), au Japon, la plupart des samouraïs étaient des cultivateurs qui accompagnaient leur « daimyo » (ou « Shogun », terme plus connu, seigneur, quoi) au combat. Ils recevaient un salaire de riz pour leur allégeance, et avaient le droit de porter deux sabres. Son statut date du milieu du Xe siècle, au moment de l’émergence des grands clans qui ont eu besoin de créer une classe de guerrier à leur service. Une élite plus qu’une simple armée…
Mais laissons la parole à Julien Peltier, qui vient de publier « Une autre histoire des samouraïs », sous-titré le guerrier japonais entre ombre et lumière ». Une somme… Ou tout ce que vous voulez savoir sur ce héros mythique : « Depuis plus d’un siècle, l’Occident s’est pris de passion pour le guerrier insulaire, devenu d’abord l’emblème de la singularité nippone et des ambitions du jeune État moderne japonais, puis celui de sa spectaculaire renaissance des cendres de l’apocalypse nucléaire. Une abondante production littéraire, relayée par un foisonnement d’œuvres cinématographiques, a nourri cet engouement, les auteurs ne s’autorisant toutefois que très exceptionnellement un léger pas de côté en dehors de cet univers martial. »
Samouraï : la seule évocation de ce mot, passé intact dans presque toutes les langues de la Terre, suffit à susciter un puissant imaginaire (on l’a vu plus haut), peuplé de héros en armures laquées de jais, sabres au côté, mus par le Bushido, le code du guerrier, ou encore de spadassins au visage balafré… En réalité, figure multiple et protéiforme, le samouraï s'est fait au fil de l'histoire pirate, brigand, soudard, voire bonze, nous explique l’historien, auteur de nombreux articles, textes, et livres consacrés à ce sujet. Au point de venir l’un des meilleurs spécialistes du « guerrier traditionnel nippon ».
Bien qu’il inspire la crainte, le dégoût, voire l'admiration (pas l’auteur… le samouraï), il suscite des sentiments contrastés : spiritualité, diversité des trajectoires, relation aux arts, voire sexualité, Julien Peltier explore toute la thématique, au cours d’un périple à travers les âges. Il donne la parole aux autres groupes sociaux, afin d’interroger leur perception de cette élite combattante, qui imposa sa suprématie en premier lieu par la force, avant de s’efforcer de la justifier en s’érigeant en modèle idéalisé, récupéré, et revendiqué encore aujourd’hui. On l’a vu plus haut. Du bon boulot de maître Jedi. La force est avec lui, c’est un fait avéré.
« Une autre histoire des samouraïs : le guerrier japonais entre ombre et lumière », de Julien Peltier, 364 p, 23 €, Editions Perrin.
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