ROMAN : LE SANG DES PÈRES

Pierre Luciani


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Blues en polyphonie corse


Couverture Le Sang des Pères #Thriller #Noir #Style #Corse #Bohême #Communautarisme #Amour #Vendetta #Racisme #Abandon #Violence #Humanité Pierre Luciani



Introduction


Lucien Piéri est un intello-précaire marseillais, d’origine corse, qui gagne sa croûte comme il peut sur le continent. Ce « musicos », à la vie de bohème, voit sa vie basculer le jour où, rentrant chez lui, il découvre sa compagne, Naïma, assassinée, dans des circonstances atroces (passage digne d’un roman noir de James Ellroy). Bien qu’il soit moralement contre la tradition de la « vendetta », Lucien décide de ne rien dire à la police, pour mieux se lancer dans une vengeance ancestrale. Le jeune père confie son fils, Habib, à Antoine, son frère jumeau qui vit en Corse. 


Devenu jeune homme, Habib se voit remettre par son oncle une longue lettre (en fait un journal intime) que Lucien a laissé pour lui. Son père lui dévoile ainsi, par-delà la mort, les véritables circonstances de son abandon. Habib se met à écrire à son tour, pour mieux comprendre le mystère de sa propre blessure.

 

Il y a peut-être trop de texte en italique, dès le début, et de points de vue de personnages qui se succèdent, et prennent la parole. On s’y perd parfois dans le récit. Mais Pierre Luciani est un artiste pluridisciplinaire de talent. Il finit par imposer sa voix et son rythme. Musicien (guitariste émérite), auteur-compositeur, performer, improvisateur, il a une musicalité toute personnelle. Il ose se livrer et écrire avec ses tripes. Cela signifie qu’il montre ses faiblesses, sa sensibilité. On sent de l’empathie. Il n’est pas étonnant qu’il soit également enseignant (auprès de lycéens en difficulté) et traducteur professionnel. C’est à l’évidence un homme curieux des autres. Généreux. Ouvert.

 

Le Sang des pères est son premier roman. Il en a les qualités (les fameuses tripes, les « cojones ») et les défauts (l’auteur veut trop en dire, trop en mettre). Il y a trois romans en un : le polar à la Jim Thompson (social), l’histoire d’amour et la biographie nostalgique d’une jeunesse (en Corse et  Marseille), parfois sauvage, violente, mais passionnée. Celle des premiers émois sentimentaux. C’est aussi un véritable roman noir (engagé), au sens où Luciani aborde la grande, et sempiternelle, question du racisme (anti-arabes) et du communautarisme insulaire corse, réfractaire e à l’invasion des « pinz’ » (les non-corses).

 

Comme tous les vrais artistes, Pierre Luciani n’est ni nationaliste, ni indépendantiste, c’est un humaniste. Altruiste. Le sang des pères est un long blues à deux voix. Il y a le solo de be-bop et le riff de guitare électrique. Malgré les imperfections, un style se dégage. Pas étonnant que René Frégni, auteur provençal, publié chez Gallimard, évoque un style « sec, nerveux (…) Tes mots claquent, tes personnages se débattent, continue-t-il. Continue à tremper ta plume dans la vie ! Mord chaque mot ».

 

Guillaume Chérel

 

Le sang des pères, de Pierre Luciani, 

421 p, 18 €, Editions Les Orfèvres.






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