ROMANS : LE PAYS DES LOUPS, FOLIE DOUCE

CRAIG JOHNSON, JAMES CRUMLEY


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L’ours Crumley et son cousin Johnson


Le Pays des loups Craig Johnson et   James Crumley #Polars #ÉtatsUnis #Nature #Cowboys #Indiens #Détective #AntiHéros #Drogue #Mafia #Justice
© Gallmeister



Introduction


Après une balade en train (« Western Star », 2021) et au Mexique (« Le cœur de l’hiver », 2022), Walt Longmire, le héros flic de Craig Johnson, est de retour dans le Wyoming, dans le comté d’Absaroka, plus précisément, où il se remet difficilement d’une blessure au ventre. Le shérif, à forte stature, et grand chapeau (comme l’auteur à la mâchoire carrée, portant le chapeau de cow-boy, comme John Wayne) est confronté à la mort suspecte d’un berger d’origine chilienne, Miguel Hernandez, retrouvé en partie becté par un loup solitaire (777M, espèce protégée), qui rode dans les parages depuis peu.


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Longmire est d’abord tenté de conclure à un suicide, mais les liens de la victime avec une famille basque locale, les Extepare, lui mettent la puce à l’oreille. L’histoire de cette dernière est jalonnée d’épisodes violents et l’interrogatoire qui s’ensuit est pour le moins tendu, lorsque débarque un jeune homme lié à la famille. Bref, très vite, il penche pour un possible meurtre. Pendant son enquête, il perçoit d’étranges signes, qu’il interprète comme des messages de son guide spirituel, Virgil White Buffalo, le mettant sur ses gardes.

 

« Le pays des loups », le nouvel opus de Craig Johnson, possède tous les ingrédients du polar des grands espaces (wilderness), avec les thématiques qui vont bien : une dose d’écologie, la défense de la faune sauvage, des personnages féminins puissants, comme la « femme-loup » (madame Cheechoo), un vrai loup… Des basques, dont il manie des bases de cette langue compliquée, des immigrés exploités, des guns, des bagarres, une ambiance western… Il y a beaucoup de dialogues. Peut-être trop. Par rapport à l’action. C’était déjà le cas avec ses deux précédents romans. C’est à se demander si le fait qu’il soit adapté en série télé (Longmirene l’incite pas à tirer à la ligne. Ça passe, mais ça ronronne une peu, par rapport à ses premiers polars, il y a dix ans . C’est presque convenu. Sympa mais du déjà lu.


Quelques romans de James Crumley

Rien à voir, en comparaison, avec son aîné « gauchiste », le regretté James Crumley, que les éditions Gallmeister ont la bonne idée de rééditer, non seulement avec de nouvelles traductions de Jacques Mailhos, mais également joliment illustré. Comme ce fut le cas pour « La contrée finale », par Baudoin, titré The Final Country, à sa sortie en 2001, qui marque la dernière aventure de « Milo » (Milodeogovitch) et le baroud d’honneur de James Crumley, décédé en 2008.

 

Cette fois, il s’agit de « Folie douce », illustré élégamment par Hugues Micol. Le pitch : l'increvable C. W. Sughrue, après s'être ramassé une balle dans le ventre au Mexique (comme chez Craig Johnson, tiens, tiens, qui connait ses classiques), est revenu dans sa bonne ville de Meriwether (Montana), pour se remettre. C'est sans compter ses ennemis de toujours : police, mafia étrangère, ou psychopathes locaux, décidés à lui faire la peau.

 


Illustration Hugues Micol
Illustration issue de l'ouvrage "Whisky" dans lequel Hugues Micol livre sa propre vision du Far West © Éditions Cornélius

Un ami proche, psychiatre connu au Vietnam, où ils ont combattu, lui demande d'identifier la personne ayant piraté les dossiers confidentiels de ses patients. L'enquête vire au cauchemar. Gavé d'alcool, de drogues et de sexe, Sughrue se bat pour garder à distance la folie qui le guette. Une première femme se décapite sous ses yeux. Une autre se mutile. Entraîné dans une quête insensée, le privé devra exhumer des pans entiers d'un passé plus que trouble. Rien ne lui sera épargné : pas même sa propre histoire... Ta ta tiiiin !!!

 

Ce roman noir est à l’image de Crumley, que j’ai eu la chance de rencontrer au Festival Etonnants Voyageurs de Saint-Malo, en 1999, puis d’interviewer, à Paris, en compagnie d’Hervé Delouche, un spécialiste du polar. C’était un homme rigolard, plein d’énergie, lyrique, mais aussi poétique, drôle, ironique. Ses personnages sont de vrais durs à cuir (le fameux hard-boiled), avec leurs failles, et le cortège d’échecs. Crumley avait l’air d’un ours, avec sa barbe de coureur des bois, mais il était très abordable. Préférant boire des bières, au bar, bien au chaud, plutôt que de jouer les coureurs des bois.


Romans Raymond Chandler, James Lee Burke, le cinéma de Peckinpah


Peu d’auteurs lui arrivent à la cheville, encore aujourd’hui, ici comme aux Etats-Unis. Craig Johnson parait bien lisse, prévisible, à ses côtés. C’est sans doute pour ça que le premier incarne un détective privé, l’autre un flic, bien sous tous rapports, comme James Lee Burke, en Louisiane : « C’est le digne rejeton bâtard de Raymond Chandler et de Sam Peckinpah », dit de lui William Boyle, publié chez le même éditeur.

 

Guillaume Chérel

 

« Le Pays des loups », de Craig Johnson, traduit de l’américain par Sophie Aslanides, 412 p, 24, 50 €, Galllmeister. Et « Folie douce », de James Crumley, traduit de l’américain par Jacques Mailhos, illustré par Hugues Nicol, 416 p, 24, 80 €, Gallmeister.







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