ROMAN : LE PASSAGER

Cormac McCarthy


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Quand la Providence gagne McCarthy


Le Passager #GrandÉcrivain #Style #ÉtatsUnis #Romans #Eclectisme #Polar #Noir #Thriller #Western #Fiction #Anticipation Cormac McCarthy



Introduction


Le grand public a découvert Cormac McCarthy, qui vient de nous quitter, grâce à des adaptations cinématographiques de deux de ses romans, « La Route » (2009), et « No Country for old men » (2007). A propos du premier, on ne saura jamais s’il a été influencé par « La Peste écarlate » (1912), de Jack London, récit d’anticipation post-apocalypse, mais c’est probable.


Nous sommes en 2073, un vieillard déambule dans la baie de San Francisco, avec ses petits-enfants, vêtus de peaux de bête, ils chassent pour se nourrir, à la suite d’une terrifiante maladie, la Peste Ecarlate, qui a ravagé les Etats-Unis. Ancien professeur, le grand-père raconte aux enfants, sans passé, ni culture, la vie avant l’épidémie, quand il y avait encore des livres.

 

Dans « La Route » (« The road », prix Pulitzer de la fiction 2007), un titre emprunté à London, encore une fois, et non à Jack Kerouac (« Sur la route »), un père et son fils tentent de survivre dans un monde dévasté parce qu’on suppose une explosion atomique. Ce n’est pas le meilleur roman du grand écrivain qui vient de mourir, mais c’est le plus simple à comprendre. Tout comme le polar, filmé par les frères Cohen, qui met en scène un tueur insolite, aux méthodes expéditives.


film La Route Cormac McCarthy

 Les amateurs de McCarthy, né à Providence (Etats-Unis), en 1933, préfèrent en général ses « westerns » : « Méridien de sang » (« Blood Meridian », 1985) et « De si jolis chevaux » (1992). D’autres pensent que son chef-d’œuvre est « Suttree » (1979), très influencé par Faulkner, Steinbeck et Hemingway. Comme « Papa », il avait le don d’écrire des dialogues dont la partie émergée de l’iceberg, pour reprendre la métaphore chère à l’auteur du « Vieil homme et la mer », est moins importante que celle immergée. En d’autres termes, tout est dans les non-dits, voire les silences. Autre chose, il est un des rares auteurs américains à avoir écrit des livres aussi différents les uns que les autres. Il l’a prouvé, lors de son baroud d’honneur. En effet, après seize ans sans avoir publié, il a surpris le monde littéraire en annonçant, non pas son dernier livre, mais la parution d’un diptyque : « Le Passager » et «Stella Maris ». Deux livre aussi différent l’un que l’autre. 


Romans Westerns Cormac McCarthy

Dans le premier, il raconte les rêves et les tourments d’un ancien coureur automobile, amoureux de sa sœur – une mathématicienne géniale et suicidaire – qui plonge dans les eaux sombres à la recherche d’épaves… Le style est tellement différent de qu’on connaissait de lui qu’on pourrait croire qu’il a fumé la moquette, où qu’il écrivait sous morphine, car le romancier se montre à la fois lyrique et poétique, notamment lorsqu’il couvre la grande histoire américaine, du Vietnam à la bombe atomique, dans un gros roman, riche en métaphores toutes plus brillantes les unes que les autres : « Le sillage du bateau se brisait quelque part dans cette sombre forêt de piliers où vivaient les créatures. » Il dépeint également des oiseaux « encapuchonnés comme des bourreaux ». « Sella Maris », qui se veut la suite (parions qu’il a extirpé cette partie du roman initial, devenu trop indigeste) est le dialogue entre cette sœur, en hôpital psychiatrique, et son thérapeute. 

 


machine à écrire et photo de McCarthy
© SPUS/ABACA

Cormac McCarthy était assurément un des derniers grands écrivains américains contemporains, dans la veine de Russel Banks et Jim Harrison, ou Don DeLillo et Thomas Pynchon (encore vivants, eux). Il est mort à Santa Fe (Nouveau-Mexique), théâtre de ses westerns littéraires, le 13 juin 2023.

 

.Guillaume Chérel

 

« Le Passager », 544 p, 24, 50 €, traduit de l’anglais (USA) par Serge Chauvin, et « Stella Maris », traduit de l’anglais par Paule Guivarch’, 256 p, 21, 50 €, sont publiés aux éditions de l’Olivier. On trouve ses autres romans en poche.






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