ROMAN : LE 100e SINGE

Stéphane Lanos


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Ce qui nous pend au nez en 2027 !


Le 100e Singe  #Anticipation #Noir #Dystopie #ExtrêmeDroite #Racisme #Résistance #Thriller #Lyon #Nucléaire #DérèglementClimatique Stéphane Lanos



Introduction


Le 3 janvier 2024, à Lyon, Adrien se prépare à subir l’assaut d’un groupe d’intervention de la BRI, composé de vingt-quatre hommes, sans compter le renfort de douze miliciens, qui participent à l’opération. Lui est seul, armé jusqu’aux dents à la papa (Winchester), comme dans un western. Sauf que là, on est dans une fiction qui se rapproche fort de la réalité. Ce n’est pas un terroriste, juste un résistant.


Dans « Le 100e Singe », Stéphane Lanos imagine une société qui bascule dans le fascisme. Dans ce roman noir, de 550 pages, il raconte comment un cataclysme climatique favorise l’avènement d’un parti fasciste au pouvoir. Le récit se déroule en partie dans la Drôme et en Ardèche, mais aussi à Lyon, on l’a vu, via la capitale, et à Marseille, la séditieuse, où va se dérouler une bataille qui rappelle la Commune ; car oui des communards sont aussi morts dans la cité phocéenne, où Louise Michel est morte, soit dit en passant.

 

Tout a commencé 1er octobre 2019. Une tempête sans précédent frappe le sud-est de la France. Des villes majeures comme Toulon, Carcassonne, et Montpellier sont noyées sous les eaux. En réponse à l’incurie de l’État pour faire face à la catastrophe – car des pillages ont lieu – des comités de vigilance se créent un peu partout sur le territoire : les fameuses « milices », crées à Lyon, Lyon, nouvelle capitale du « Renouveau français », ou des « identitaires », supporters de l’OL (Olympique Lyonnais), soutiennent le parti de « Madame », qui ressemble beaucoup à une certaine Marine. A la télé et à la radio, des chroniqueurs, à la solde d’un empire médiatique ultra-catho-réactionnaire, mettent de l’huile sur le feu quotidiennement ; sans oublier les politiciens de droite qui s’allient volontiers, sous prétexte de lutter contre l’immigration, aux défenseurs de la « préférence nationale ».


30 juin 2023, à 5 h du matin, le réacteur n° 1 de la centrale nucléaire de Cruas n’est plus refroidi. Entre ces deux événements, les tensions se nouent entre Quentin, jeune milicien paumé et naïf, monsieur Armand, idéologue ambitieux, et Vladimir Vallendreux, son garde du corps, un colosse sans pitié. Sans oublier « Madame », fille à papa, apprentie dictatrice… Il y a aussi les époux Janvier
(parents d’Adrien), gentil petit couple d’assassins, et Ève, photographe intraitable de la violence du monde et à la bonté immense. Ce qui fait beaucoup de personnages…

 

Chacun joue son rôle dans une nation livrée à la violence verbale et physique. La haine a remplacé la colère. Bientôt, il n’y a plus le choix : subir, s’écraser, ou résister à la force par la violence, puisque c’est un rapport de force. En donnant la parole à tous les protagonistes (secondaires et principaux), Stéphane Lanos a bâti une œuvre ambitieuse mais parfois difficile à digérer : « Trop de mots, trop de dialogues de références », pourrait-on dire, comme on a reproché à Mozart : « trop de notes ». Défaut de prof (l’auteur enseigne l’anglais), trop d’infos tue le propos. Le ratio « fond-sens-idées » est trop inégal avec l’action. Pas sûr que la nouvelle génération soit intéressée par la Cagoule, sous Mitterrand, ou par les arcanes du Programme Commun, dans les années 70, avec un PCF sous la coupe globalement stalino-ouvriériste de Marchais. Par contre, Stéphane Lanos sait parfaitement entrer dans la tête des néo-fachos, dont il décrit la crétinerie abyssale, mais pas que… Il y a des cerveaux (malades) dans les rangs des mouvements nationaliste (on le sait depuis les nazis). Une stratégie patiente et inquiétante, comme chez les islamistes, qu’ils prétendent affronter mais à qui ils ressemblent beaucoup. Passons.

 

C’est le seul bémol de cette dystopie réaliste, écrite dans un style précis, direct et claire, mais qui aurait pu être dégraissée, allégée. « Le 100e singe » décrit le monde paranoïaque qui nous attend, si les forces progressistes (peut-on encore parler de « gauche » ?) ne s’unissent pas pour contrer la « bête immonde ». Cela va des bobos écolos, LGBTQ+friendly, aux trotsko-marxistes, syndicalistes-antiracistes et anarco-libertaires. Sinon, dès l’élection présidentielle de 2027, on pourra dire que Stéphane Lanos a été visionnaire. Il aura tiré la sonnette d’alarme, comme tout écrivain digne de ce nom se doit de le faire. En attendant, mektoub et Inchal’marx !

 

Guillaume Chérel

 

« Le 100e singe », de Stéphane Lanos, 548 p, 

22 €, Editions de la Lanterne.





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