Enguerrand Guépy
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Une mauvaise farce macabre


Introduction
Écrivain et metteur en scène, Enguerrand Guépy est l’auteur d’un roman remarqué paru aux éditions du Rocher, en 2016, « Un fauve », qui retrace les dernières heures de l’acteur Patrick Dewaere. Cette fois-ci, il se lance dans une face macabre, dite « l’affaire Dindoneau ».
Nous sommes à la fin des années 80, l’ex-footballeur bordelais Alain Giresse s’apprête à rejoindre l’OM, les magasins Félix Potin existent encore, le dernier tube de Francis Cabrel tourne en boucle à la radio, et la marque Tati casse la baraque à Paris ; tout ça pour dire que nous sommes à une époque où les smartphones n’existent pas et que le Minitel passe encore pour une technique révolutionnaire…
Dans la nuit du 6 au 7 juin 1987, sur une petite route de l’Hérault, une voiture percute un rocher. A l’arrivée des pompiers, elle est en flammes, et le corps à l’intérieur totalement carbonisé. Il s’agit d’un SDF que le sieur Dindonneau, Yves de son prénom, vient de le rencontrer au Rendez-vous des Belges, une brasserie de la Gare du Nord :
« Maintenant, il lui fallait un corps, il lui fallait de la chair à offrir à son impeccable scénario, un corps qui ne servirait plus, un corps qui serait presque son corps mais tout à fait, néanmoins suffisamment ressemblant pour que personne ne s’étonne, ne pose de questions, pour que tout cela s’apparente à un banal accident, un accident de rien du tout comme il en arrive tous les jours, le genre de pépin qui rythme le quotidien des urgences et fait trois lignes dans la feuille de chou locale. Mais où le trouver ? ».
Il s’agit d’une farce, plus que d’un roman noir, au scénario d’une naïveté confondante, car comment cet
assureur de métier pouvait-il penser les policiers assez bêtes pour croire qu’il s’agissait de son propre corps ? L’affaire Grégory, dont la presse fait les choux gras, montre qu’on en n’est
pas encore aux recherches d’ADN, mais tout de même, il suffit d’une molaire…
Bref, Enguerrand Guépy s’est amusé à retourner dans ces années où le port de la ceinture de sécurité n’était pas encore obligatoire à l’arrière. Il aime regarder derrière, avec une pointe d’amusement, plus que de nostalgie. Son histoire d’assurance sur la mort ravira les amateurs de cinéma des années 80.
Ceci n’est pas mon corps, de Enguerrand Guépy,
195 p, 17, 90 €, Editions du Rocher.


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