BIOGRAPHIE : ARLETTY, UN COEUR LIBRE

NICOLAS D'ESTIENNE D'ORVES


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Arletty ! Arletty !


Arletty un cœur libre #Roman #Femme #Indépendante #Populaire #Actrice #Cinéma #TitiParisienne #DestinRomanesque #SecondeGuerreMondiale #Amour #Scandale #Procès Nicolas D'Estienne D’Orves



Introduction


Est-ce que Nicolas d’Estienne D’Orves a une gueule d’Arletty ? Pas vraiment, non. Plutôt une tête d’aristo, comme son nom à particule l’indique. Il s’est pourtant mis dans la peau celle qui aurait pu être une simple paysanne, comme sa grand-mère maternelle, ou ouvrière, comme son père, employé aux « tramways ». Une titi parisienne. Pire, elle est devenue actrice ! Autant dire une fille de joie… Ce qu’on lui reprochera, après la guerre, suite à sa liaison avec un officier allemand, sous l’occupation. Ce scandale lui inspira une réplique culte, qui lui a a été attribuée, lors de son procès : « Mon cœur est français, mais mon cul est international », aussi célèbre que le fameux : Atmosphère ! Atmosphère ! Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ? 


Née en 1898, à Courbevoie. Disparue en 1992, Arletty, est restée dans l'histoire pour avoir tourné dans : « Les Enfants du paradis », « Les Visiteurs du soir », « Hôtel du Nord », de Marcel Carné. Arletty était une légende de son vivant. Sa vie privée tumultueuse a défrayé la chronique. C’était avant tout une femme libre – féministe sans le savoir – que le hasard et l’amour ont conduit à un destin romanesque.

 

Jusque-là, on connaissait la biographie de référence, de Denis Demonpion (Flammarion, 1996). Nicolas D’Estienne d’Orves a préféré s’inspirer de sa vie pour imaginer une quasi-autofiction romancée, puisqu’il va jusqu’à écrire à la première personne. A l’instar de Flaubert qui affirmait : « Madame Bovary, c’est moi », il ose écrire : « Arletty, c’est un peu ma pomme, aussi » (à prononcer avec l’accent Maurice Chevalier).

 


affiches de films avec Arletty

Oublions la passerelle emblématique du canal Saint-Martin, qui relie les quais de Valmy, et de Jemmapes, au niveau de l’Hôtel du Nord (que les habitants du quartier connaissaient sous le nom de « passerelle de la Grange-aux-Belles »). Elle a été rebaptisée « Arletty », alors que la fameuse scène a été tournée en studio, en 1938… Retenons la gouaille d’une femme du peuple dont la personnalité hors norme a inspiré Sacha Guitry et Jacques Prévert, qui lui offriront ses plus beaux rôles.

 

D’abord mannequin, chez des couturiers de la capitale, elle est repérée par un producteur de théâtre, et commence par jouer des petits rôles. Très vite, elle se fait remarquer par son sens de la répartie, et de la fête. Son franc-parler et son naturel joyeux fait des merveilles. Elle a beau coucher avec l’occupant nazi, elle refuse de tourner dans des productions franco-allemandes… Elle se débrouille même pour sauver la vie de Tristan Bernard, et de sa femme, en les faisant sortir du camp de Drancy. Du coup, pendant l’épuration, on ne l’a pas tondu, comme tant de femmes, dénoncées par la vindicte populiste. Arletty était une instinctive, pas une cérébrale, comme Louis-Ferdinand Céline. Arrêtée puis assignée à résidence, elle n’est finalement sanctionnée que d’un blâme. Comme si on lui avait pardonné sa franchise, sa passion de vivre. Sa popularité l’a absout.

 


Photo film Le jour se lève avec Jean Gabin et Arletty

Pas étonnant qu’un passionné d’opéra, tel que Nicolas D’Estienne D’Orves, a priori plus proche de la raideur de Louis Jouvet, s’intéresse à la bouillonnante Léonie Bathiat (le vrai nom d’Arletty). Cette nature. Il y a de la matière. C’était une femme d’exception, dont l’indépendance d’esprit fut une malédiction. L’auteur lui donne sa bénédiction. Amen ! De la belle ouvrage. Sans grande surprise mais un travail soigné, écrit dans un style classique, limite désuet, suranné. Par les temps qui courent, ça fait du bien aux yeux et aux neurones. C’est reposant, tout en étant inspirant. Arletty incarnait la liberté, ne l’oublions pas. L’essentiel, en somme.

 

Guillaume Chérel

 

« Arletty : un cœur libre », de Nicolas D’Estienne D’Orves, 464 p, 

21, 90 €, Calmann-Lévy






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