APHORISMES : BANZAÏOLI ! L'ART DE LA GUERRE MARSEILLAIS

Henri-Frédéric Blanc


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#Écrivain #Anticonformiste #ÉlectronLibre #Marseille #Style #Mots #Humour #Burlesque #Absurdie #Bibliographie 


L’homme qui a dit merde à Shakespeare

Ou L'art d'aimer Noir et Blanc à Marseille


Banzaïoli  L’art de de la guerre marseillais #Écrivain #Anticonformiste #ÉlectronLibre #Marseille #Style #Mots #Humour #Burlesque #Absurdie #Bibliographie Henri Frédéric Blanc



Introduction


« Ce que le monde te jalouse le plus, a écrit Henri-Frédéric Blanc, dans Le livre de Jobi, ce n’est pas tellement ce que tu possèdes, ni les daurades que tu pèches… C’est la liberté de dire merde, ton pied qui marche à son propre pas. » (Le Fioupélan, 2010). Ainsi, il a osé dire Merde à Shakespeare : conférence bouffe, au théâtre Toursky, à Marseille, en 2020. Une pièce qui donne une bonne idée du travail du Bertrand Blier de la littérature hexagonale (c’est son sosie).


Henri-Frédéric Blanc est du genre à sourire quand il se brule. Et pourtant il est drôle. C’est le Buster Keaton de l’immonde des lettres… N’a-t-il pas publié « Cagole Blues » (Le Fioupélan, 2014), ouvrage sur lequel il pose en couverture, avec un crâne doté d’une perruque blonde, et de lunettes de soleil, dans le style : « To be or not toubib », that is the fucking question. Sans oublier "De la sardinitudeéloge de l’esprit marseillais" (le Fioupélan, 2015). Et plus récemment, coécrit avec l’actrice-autrice, youtubeuse, talentueuse et drôle, Martine Plaucheur : Guide des statues déboulonnables en France (Editions Théâtre Toursky, 2022). Avec qui il a également coécrit Tyrannovirus (avec Olivier Boura et Jean-Pierre Cramoisan, publié chez Titanic-Toursky, 2022)Sans oublier "A vous revoir sous les cocotiers" (Titanic-Toursky, 2020). Et Banzaïoli ! L’art de la guerre marseillais (Le Fioupélan, 2022). Ouf ! Il n’arrête pas…


Cagole Blues De la sardinitude, éloge de l’esprit marseillais, A vous revoir sous les cocotiers

Né à Marseille, en 1954, il représente actuellement ce qui se lit de mieux, avec René Frégni (dans un autre genre), parmi les natifs de la région provençale. Il y a d’autres auteurs intéressants, brillants, talentueux, évidemment, mais des électrons libres comme lui, nada, niet, tovaritch… HFB est unique en son genre. Qu’on se le lise ! C’est un touche à tout éclectique (pléonasme), d’apparence dilettante, comme le furent Vian, Sagan et Cocteau, mais malgré ses airs de ne pas y toucher, il ne cesse de produire, écrire (des textes courts), de publier des friandises (acidulées) offertes au lecteur (le véritable amateur de lis-tes-ratures, celui qui sait encore lire. Pas le consommateur de niaiserie formatée, marketée, prémâchée, bankable). Comprenne qui pourrave… fin de l’aparté. Ce sont des offrandes.

 

Blanc n’écrit pas pour plaire. Ni pour déplaire. Il fait ce qu’il veut, quand il veut, où il peut. Dans la dite pièce, il dresse un éloge au grand dramaturge de la perfide Albion, tout en désacralisant ses textes d’anthologie. Pour Blanc la vie est Noire, puisqu’elle est absurde, alors autant en rire (jaune) jusqu’au bout, au lieu de se mettre en colère (rouge). Oui, autant se moquer de cette face qu’est la comédie humaine, comme le firent Jean Yann, Francis Blanche et Pierre Dac, ou Topor, en leur temps. En plus drôle que Balzac et Zola. Et pourtant, quand on rencontre l’auteur de « L’art d’aimer à Marseille » (L’atinoir, 2018) on sent que ça boue à l’intérieur, que c’est un passionné, au fond. La preuve, il aime les femmes, et ne s’en cache pas. Disons qu’il aime être entouré d’elles, ne nous méprenons pas.


Roland Topor,Miche Blanc, Pierre Dac, Jean Yann

 

Pour rappel, Henri-Frédéric Blanc est un écrivain satirique et baroque. Il fut est un des chefs de file, avec Gilles Ascaride (le frère d’Ariane), de l’Overlittérature, un mouvement littéraire contestataire qui regroupe des textes sarcastiques, et grotesques, marqués par un réalisme burlesque. Bref, c’est un peu l’Oulipo-po de la cité phocéenne. L’idée étant de donner une nouvelle respiration à la littérature française (parisienne, en fait, germanopratine), étouffée à la fois par l'emphase creuse et le minimalisme. L’écriture qui se regarde écrire. Selon Henri-Frédéric Blanc, on ne peut aimer la vie sans détester un monde qui se déshumanise à vue d’œil. Mais cette détestation se veut joyeuse, festive, carnavalesque. Voire « comédialeartesque »… Nous sommes à Marseille, ne l’oublions pas. Cette ville d’Italiens de mauvaise humeur (comme Blanc), pour paraphraser Cocteau, cité plus haut (ça rime).


The Empire of sleep, Nuit Gravement au salut,  Discours de réception du diable à l’académie Française

H-F Blanc (pas Michel) a publié son premier roman, L'Empire du sommeil, aux éditions Actes Sud en 1989, traduit à l'anglais par Secker and Warburg, en 1992, sous le titre The Empire of sleep. Il a aussi été traduits en coréen, espagnol, portugais, allemand, l'italien, entre d'autres… Plus d'une trentaine d'ouvrages ont suivi, dont certains ont été adaptés au théâtre, comme Nuit Gravement au salutDiscours de réception du diable à l’académie FrançaisePrintemps dans un jardin des fous. Il a aussi été adapté à l’écran : Combat de fauves au crépusculeJeu de massacreLe dernier survivant de Quatorze.

 

Un de ses personnages le plus excentriques et lucides, Barnabé Cochin, se méfie des mots car ils font un encombrant écran entre le monde et nous : « Les mots, je m’en méfie comme de la poste. Les briques du mur qui nous cache la réalité nue, voilà ce que sont les mots ». Blanc sait jouer avec eux. Il ne cesse de le prouver. Livre après livre, texte après texte, tous aussi différents les uns que les autres. Leur seul point commun : le talent, l’intelligence. Ça, on l’a ou on ne l’a pas. Ça ne s’apprend pas. Comme l’art de savoir bien jouer au foot. D’après la légende, Blanc a quitté l’OM, ado, après qu’on lui ait piqué une paire de chaussettes. Voilà un homme qui a des principes. Ça ne se fait pas. Ça se défait, éventuellement. Comme la littérature. Elle doit se réinventer, à chaque nouveau livre, sinon c’est du rabâchage, de la bouillie pour pépé.


Printemps dans un jardin de fous, Combat de fauves, Jeu de massacre

 

Henri-Fréderic Blanc est un auteur satirique, sardonique, pasticheur, pas tricheur, rabelaisien. Il se repait de mot. De tournures de phrases, qu’il secoue dans tous les sens. Il mine les pages sans imiter personne. Il est unique, vous dis-je ! sans étiquette. Hors genre. C’est pas son genre. L’uniformisation le débecte. C’est un anticonformiste. Un véritable artiste, quoi. Pas un faiseur. Un imitateur. L’esthétique… sa mère ! Un bon texte doit avoir du style. On doit entendre une voix singulière. Celle de Blanc est sans accent, car elle est universelle. C’est un poète, comme l’était Jean-Claude Pirotte, cet écrivain belge disparu, barbu comme lui. Tout écrivain mâle, digne de ce nom, et d’âge mûr, doit porter la barbe. Regardez Hemingway, Gary… Avant de se suicider. Oups ! Henri-Frédéric Blanc est déjà immortel.


Le Discours sur l'universalité de l'esprit marseillais, Sidi,  Mémoires d'un singe savant, Ainsi parlait Frédo le Fada

Il l’a prouvé dans Le Discours sur l'universalité de l'esprit marseillais (2005), et De l'universalité de la langue française de Rivarol. Avant régler son compte à Corneille, dans Sidi (2006), une réécriture marseillaise et contemporaine du Cid. J’oubliais Mémoires d'un singe savant (2009) qui renvoie à Kafka. Et Ainsi Parlait Frédo le Fada (2012), une autre parodie du célèbre texte de Nietzsche, et de livres de sagesse et de développement personnel. Voilà, c’est ça, ce type est un fada de littérature. Le mistral lui a tourné la tête. Il ne faut jamais contredire un fada fondu de mots.

 

Guillaume Chérel

 

Banzaïoli ! L’art de de la guerre marseillais, 

de Henri-Frédéric Blanc, 76 p, 10 €, Le Fioupélan

 


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