ESSAI : JOLENE T'ES GOUINE ?

Laurent Chalumeau


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Dolly pardonne mais n'oublie rien


Jolene t’es gouine #DollyParton #Icône #Country #EtatsUnis #Années70/80 #GayFriendly #LGBT+ #Féminisme #Patriarcat #Sexisme Laurent Chalumeau



Introduction


Laurent Chalumeau, ex-critique rock… à Rock & Folk, scénariste, dialoguiste (à Canal +), parolier, est sans conteste une de nos meilleures plumes hexagonale vivante (comme on disait d’une bonne lame, au temps des mousquetaires). De l’acabit des Audiard, Céline, Boudard, Dard, et je baise mes mots : il la mérite sa tiare, comme Forestier (de l’Obs). Même si au pays des aveugles… Je plaisante, leurs illustres disparus n’ont pas à se rouler dans leur tombe. 


Bref, quelle ne fut pas la surprise des aficionados (ça fait mieux, plus Hemingway que fan ou admirateur) dont je suis, ont appris qu’il s’appuyait sur une « cagnotte » (ulule) pour financer la publication de son nouveau livre : « Jolene t’es gouine ? », consacré à Dolly Parton, une des dernières star de la country, tout sauf une pro-Trump, red-neck, une gay-friendly LGBTQ+, bonnet D +, démocrate, qui a vendu des millions de disques, et continue sa carrière (on l’a récemment vue aux côtés de Miley Cyrus), sa continuité, sa relève, en moins plantureuse, mais aussi burnée question caractère, si j’ose dire (j’essaie de rivaliser avec le maître, l’essentiel est de participer).

 

Serait-il possible que son éditeur, Grasset, ai cédé au « woksisme » radical ? Pour refuser cette excellente biographie déguisée en essai de sexualité refoulée, ou cachée dans le placard : « Jolene t’es gouine » est le titre d’une chanson de la susdite vedette de la chanson populaire américaine. Le mot « gouine » n’est donc pas une insulte lancée lourdement par Chalumeau, dont la plume (voir plus haut) brûle mais ne dérape pas. Il faut savoir que pour écrire façon langage de rue (populaire, quoi), comme les cadors cités plus haut (sans oublier Hammet, Chandler, Elmore Leonard, Himes, Crumley… tous les grands du roman « Noir »), il faut maitriser la belle littérature bien propre sur elle. Chalumeau connait les mots à cent dollars et il peut le prouver quand il le veut. 

Albums Dolly Parton

Or donc, après Fuck (1991), il récidive. Entre temps, il a écrit et publie VNRVIPViceKifBonus, etc… ce dernier n’est pas un titre mais ce type en a le don, encore faut-il apprécier la confiture donnée aux cochons d’éditeurs (pout toute réclamation, adressez-vous à Louis-Ferdinand, cité plus haut, il a déjà tout dit sur Gallimard et consorts, ces maquer…. Oups !). Maintenant que je me suis « chalumisé », passons aux choses sérieuses. La gouinasse ! C’est pas de la vinasse. Préparez-vous à être secoués. Chaque chapitre est un shot, que dis-je ? Un choc journalistico-littéraire. Le camarade Laurent n’a pas attendu les éditions du Sous-sol (Seuil) pour écrire façon Gonzo (Hunter S. Thompson, pour les misérables incultes ignares…), et il le fait à la Gavroche. À la parigote, mâtiné d’anglicisme à la Eddy Mitchell, grand amateur de polar US, outre le ciné. Olé ! (tout doux, Guillaume, on se calme).


Romans Laurent Chalumeau

Avant de poursuivre – à défaut de le suivre -, sachez que j’ai participé, avec les moyens du bord (niveau intello précaire) à la dite cagnotte, et que, grand seigneur, le cher confrère m’a envoyé son œuvre dans la gueule. Et je me suis régalé, après l’avoir prêté à mon ex, la mère de ma fille, qui a beaucoup aimé aussi. Un avant-dernier mot. Je possède une toile de Pierre Pelot (l’auteur aux 200 ouvrages), qui figure trois Dolly Parton (pas une, pas deux, trois…), toute de robes rouges vêtues, boobs en avant. J’adore cette peinture, qui ne me quitte pas depuis bientôt vingt ans, de déménagement en déménagement (de Paris à Marseille, en passant par Toulouse). Y’a pas de hasard, j’vous dis. En plus, j’adore les chroniques culture (sur TMC) de sa fille (pas à Dolly… Chalumeau), Ambre, qui porte bien son nom (il y a de longs et bons passage sur la charge psychologique des prénoms donnés aux nouveaux nés : Dolly a été nommée, déclarée, poupée… d’emblée). Mais au lieu de s’avouer Barbie, elle s’est créée barbante. Libre et émancipée, quoi. Une féministe, portant en elle et sur elle tous les codes de la féminité exacerbée. La Marylin des bouseux des Appalaches.  


Kif de Laurent Chalumeau et pho d'Ambre Chalumeau

Depuis sa sortie, en 1973, « Jolene t’es gouine ? » est indiscutablement la chanson de Dolly Parton qui aura inspiré le plus de théories et d’interprétations. Des thèses ont même été soutenues dans des universités américaines pour tenter de percer son secret. L’orientation sexuelle de Dolly fait depuis bientôt soixante ans l’objet de rumeurs, spéculations et conjectures. A la limite, on s’en tape. Ce qui relève du privé… Mais la vérité d’une telle femme, c’est ce qu’elle cache, souligne l’auteur à la hauteur de la tâche.

 

Dolly Parton est une artiste aux identités multiples qui a très tôt su jouer avec des leurres. Elle est passée maîtresse dans l’art de l’ambiguïté, et de la dissimulation au grand jour. Jouant finement avec des allusions sans équivoque, dans ses interviews. Et jamais elle ne gaffe (elle s’est très tôt mariée avec un homme discret, qui a l’air d’un alibi, et vit la majeure partie du temps, en tournée, avec son amie d’enfance). 



Le texte de Chalumeau décrypte les stratégies que certaines femmes se voient contraintes d’adopter, afin de vivre leur vie le plus librement possible. Malgré la domination patriarcale, la religion, etc… D’autant plus qu’elle est née au milieu de vrais ploucs très pauvres et sans éducation, rappelons-le. A-telle été abusée, violentée, enfant ? Probablement. Au lieu de la tuer, ça l’a rendu forte et quasi invincible. Immortelle. En restant à la lisière du soi-disant « mauvais goût », elle a fait la nique à l’homophobie et au sexisme lancinant des Etats les plus archaïques (Kentucky, Géorgie, Caroline du Nord et du Sud, Texas, etc…). Dolly les a tous niqué. Atomisé. Clitorisé. De son balcon fleuri elle a pointé des scuds sur la connerie. En faisant diversion avec la forme, et la grosseur, de ses seins (qu’on ne voit jamais entièrement nus, découverts, mais au contraire cachés, mis en valeur), elle en a profité pour se servir de son cerveau (de blonde pas si con qu’elle en a l’air, puisqu’elle était destinée, programmée à ça). Même pas vraiment de sa voix, pas si exceptionnelle que ça (son coffre est ailleurs), elle le reconnait elle-même. En revanche, on entend celle de Chalumeau. C’est l’apanage des vrais écrivains. Avoir du style, ou pas, telle est l’unique question en matière littéraire. Fucking Laurent en a… Comme Dolly.

 

Guillaume Chérel

 

Jolene t’es gouine, 

de Laurent Chalumeau, 220 p, 12 €, Editions du Kif



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