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L'univers étrange d'Amélie Latombe

Lorsque j’ai décidé d’adapter librement le célèbre roman à énigme d’Agatha Christie : Les dix petits nègres, pour écrire mon roman « policé » déjanté : Un bon écrivain est un écrivain mort (Mirobole / J’ai Lu), il m’a fallu trouver dix « grands Zécrivains » franç… oups ! Francophones, car j’ai tout de suite pensé à introduire (si je puis dire) Amélie Nothomb, belge de son Royaume, que j’ai nommé Latombe, parce qu’elle est toujours habillée en noir et qu’avec son chapeau étrange, son allure générale étrange, entre gothique et Kabuki, elle irait très bien avec le décor du monastère de Saorge (lisez, vous comprendrez) où se passe l’action de mon pastiche.
Le jeu de mots n’était pas le plus difficile à faire, quand il fut question d’y adjoindre Frédéric Belvédère, Yann Moite, David Mikonos, Michel Ouzbek, Jean Demoisson, Christine Légo, Delphine Végane, Kathy Podcol et Tatiana Deroseray…
Le plus délicat était de leur donner la parole et de les décrire au plus près de leurs modèles réels. Et je dois avouer que le personnage d’Amélie Latombe s’est imposé de lui-même, au point qu’elle est, à mon avis, devenue le personnage principal du livre (lisez, vous saurez).
C’est elle qui mène l’enquête, prend les choses en main, et fait rire la galerie. Non pas que je la prenne pour un clown… Au contraire.
Ce que je veux dire, c’est qu’avec ses accoutrements, sa manière de s’exprimer et de se comporter en public, je n’ai eu qu’à laisser filer la plume. Ce que les béotiens de l’écriture appellent l’inspiration, sans doute.
Oui, Amélie Nothomb m’a inspiré Latombe et je serais curieux de savoir si elle a lu mon livre et rigolé en découvrant son personnage, à l’instar de Patricia Darré, alias Barrée, la médium qui a de l’humour et est devenue une amie.
Bref, j’ai eu l’impression de leur rendre hommage et pas du tout de me moquer. Amélie Notomb fait partie de mon univers littéraire depuis que j’ai commencé à publier, en 1997.
Il faut dire que depuis une vingtaine d’année, il n’y a pas de rentrée littéraire sans le dernier Nothomb, pioché parmi la cinquantaine d’ouvrages qui attendent dans un tiroir (elle dit en écrire trois par an).
Amélie Nothomb dit aimer le champagne depuis l’âge… de ses 5 ans ! Manger des fruits pourris, avoir manqué se noyer, au même âge, en essayant d’embrasser une carpe (d’où le titre du livre : La bouche des carpes)… au Japon !
Elle en dit des choses, peut-être autant qu’elle en écrit. Au point, comme elle le confesse elle-même qu’on doute souvent de ce qu’elle raconte ; Mais n’est-ce pas l’un des rôles de l’écrivain ? De raconter des histoires…
L’écrivain(e)-autrice-auteur(e), de nationalité Belge, née au Japon (à Kobe)…où l’on trouve de l’excellente viande, mais là n’est pas le sujet. Le sujet, c’est Amélie Latombe… Pardon ! Nothomb, toujours habillée de noir et qui confesse souvent penser à la mort, sans en avoir peur pour elle-même.
Or donc, si des millions de personnes l’ont lue, combien l’ont vraiment écoutée ?
C’est l’intérêt principal du livre d’entretiens, réalisé avec son compatriote et ami Belge, Michel Robert, publié opportunément aux éditions de l’Archipel, lors de la sortie de son nouveau roman : Les prénoms épicènes, car ils datent de 2001 !
Depuis, de l’encre a coulé sur les pages de nombreux best-sellers de cette écrivaine incontournable - quoiqu’on en pense -, du landernau littéraire francophone, traduite dans une trentaine de pays, s’il vous plaît !

Or donc, sans jeu de mots, elle se livre (enfin ?!) dans ce livre, avec une sincérité touchante et cette manière de s’exprimer qui n’appartient qu’à elle, en bonne fille de diplomate qu’elle fut.
Ballotée du Japon à la Chine, en passant par le Laos et New York :
« Un écrivain est une personne qui ne peut pas vivre sans écrire et qui possède un style », affirme-t-elle (…) « Pourquoi nierai-je que je suis un être pervers ? » (…) Je suis persuadée que l’on ne peut être écrivain si l’on est pas un lecteur (…) J’ai une plus grande carrière de lectrice que d’écrivain derrière moi (…) Il y a plus de morts que de vivants (parmi ses écrivains préférés ndlr). Simon Leys est un de mes écrivains préférés (…) Je voue un culte à l’amitié. C’est une chose bizarre : on n'aime ses amis ni pour leur corps ni pour leurs idées… ».

On aime Amélie Nothomb parce qu’elle est unique, tout en n’écrivant jamais le même livre, même si au fil des années une œuvre se fait jour, avec des thématiques qui reviennent.
Dans Les prénoms épicènes, elle raconte l'histoire d'une relation père-fille, qui répond en écho à son précédent roman, Frappe-toi le cœur, qui traitait d'une relation mère fille :
« La personne qui aime est toujours la plus forte », écrit l’auteure d’Hygiène de l’assassin.
Une femme de lettres qui aiment les mots rares. Les prénoms « épicènes » peuvent être à la fois masculins et féminins.
Comme Claude, par exemple…
A ce nom savant on préfère souvent le terme de prénoms mixtes
Les prénoms épicènes, Albin Michel, 200 p, 17,50 €
La bouche des carpes, l’Archipel, avec Michel Robert, 160 p, 16 €
Frappe-toi le coeur, Albin Michel, 180 p, 16,90 €
Hygiène de l'assassin, Le Livre de poche, 224 p, 5,10 €

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