ROMAN : WESTERN STAR

Craig Johnson


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Panne de loco du Johnson Wayne du polar


Western Star #Polar #EtatsUnis #Saga #Shérifs #Voyages #TrainVapeur #ConquêteOuest #Passé #Présent #Histoire #Blues #Jazz Craig Johnson



Introduction


L'américain Craig Johnson est le genre d'auteur dont on a envie de découvrir tous les ouvrages, dès lors qu'on a lu un de ses treize polars situés dans les grands espaces décrits en cinémascope. Son héros récurrent, Walter (dit Walt) Longmire lui ressemble. Il est grand, intelligent, costaud et n'enlève son chapeau de cowboy que pour dormir... A l'instar de James Lee Burke, qui installe ses intrigues en Louisiane, où il habite, notre John Wayne du polar US campe ses intrigues dans l'Ouest, pas loin du Montana de feu James Crumley, à qui il fait penser par son humour brut de décoffrage.


Voici le pitch de son nouvel opus (Western Star). Tout juste rentré du Vietnam, le jeune adjoint Walt Longmire participe pour la première fois à l’excursion de l’Association des shérifs du Wyoming à bord du Western Star, train à vapeur légendaire de la conquête de l’Ouest. Une bonne occasion de resserrer les liens entre collègues en buvant du bourbon. Très vite, les langues se délient et Walt a vent de meurtres non-élucidés. Elément troublant, certains shérifs manifestent une mauvaise volonté évidente à répondre à ses questions. Walt ne se doute évidemment pas qu’il est sur le point de faire l’une des rencontres les plus dangereuses de sa vie. Et voilà que quarante ans plus tard, les échos de cette ancienne affaire résonnent de la plus terrifiante des manières.

 

Alléchant n'est-ce pas ? Et ça commence rudement bien. On sent que l'auteur s'est amusé en rendant cet hommage malicieux à Agatha Christie, mais il manque le fameux souffle épique du far Far West. Le télescopage entre passé et présent ne fonctionne pas. Croyant bien faire, en passant d'une époque (les années 60-70) à l'autre (aujourd'hui) sans prévenir, par un saut de chapitre, par exemple, Craig Johnson embrouille son lecteur. Il s'est documenté sur l'histoire des trains, le blues et le jazz, mais s'empêtre dans des dialogues qui n'en finissent pas et ne font pas avancer le schmilblick. Le pire, c'est qu'on dirait qu'il s'en tape, ne croyant pas lui-même à cette intrigue prétexte à écrire un polar différent de ce qu'il avait fait jusque-là.

 

Votre serviteur sait de quoi il parle, puisqu'à mon niveau j'ai aussi écrit un polar basé sur un classique d'Agatha Christie (Les Dix Petits Nègres), et bien qu'Un bon écrivain est un écrivain mort (Mirobole / J'ai Lu), remporta un beau succès (près de 20 000 exemplaires vendus), de nombreux lecteurs m'ont reproché d'avoir bâclé la fin. Mea culpa. Je reconnais mon erreur. Pris par le temps, je ne me suis pas décarcassé pour fignoler le final. J'aurais aimé parlé de cela avec Craig Johnson au festival Quai du Polar de Lyon (le week-end du 1er avril) mais les organisateurs ne m'invitent pas.

 

 


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Ce n'est pas parce que son Western Star reste en gare, de mon point de vue, que Craig Johnson est devenu mauvais pour autant. Il y a de bons passages, au début, et il peut avoir un coup de mou, comme James Lee Burke, cité plus haut, plus âgé que lui (Johnson est né en 1961), dont on loue la qualité des derniers livres alors qu'ils manquent de rythme, sont trop longs, et que ce sont les premiers de leur carrière respective les meilleurs. James Crumley, encore une fois, et Jim Harrisson ont vécu ça. Ils ont fini par être reconnus, à l'usure, par mes chers confrères critiques qui ont paresseusement suivi le troupeau de lecteurs pas toujours exigeants. Tout comme les éditeurs et/ou agents, qui ne font pas retravailler les manuscrits de leurs auteurs bankable. Du moment que ça se vend.... Qui aime bien, charrie bien. Ce n'est peut-être pas le meilleur cru de Craig Johnson, mais cela donne envie de lire ses meilleurs, publiés chez Points poche et chez Gallmeister qui fait un formidable boulot éditorial.

 

Guillaume Chérel

 

Western Star, de Craig Johnson, 

traduit de l'américain par Sophie Aslanides, 384 p, 23, 80 €.



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