Isabelle Simon
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#Tabou #Cultures #Histoire #Société #Morale #Symbolisme
Des nouvelles de votre trou du cul
Introduction
Le sujet prête à rire. Et pourtant, il y a tellement de choses à dire, à apprendre et à enseigner sur notre fondement. Déjà, quand on y songe, nous passons presque autant de temps sur le trône qu’à dormir dans une vie. L’air de rien, c’est censé être notre premier chakra, alors qu’on le traite comme un moins que rien, ce « trouduc’ ». Henry Miller y a pourtant consacré un de ses livres (Lire aux cabinets). Grâce à lui, non seulement on se purge, on s’allège, mais en plus on peut s’instruire. En lisant Traité du trou du cul, par exemple, d’Isabelle Simon (56 ans), actrice-correctrice-autrice d’une œuvre éclectique, notamment sur la castration (brrrr).
Isabelle Simon nous propose de découvrir le trou du cul sous toutes ses coutures, et toutes les acceptions. Anatomique bien entendu, mais aussi géographique, spirituelle, historique, sociale, anatomiques, évidement, mais aussi géographique, morale, lexicale, médicale, etc... Un livre fondamental, vous dis-je !
Blague à part, Isabelle Simon s’est rendue compte que la symbolique embrassait bien des thématiques. Déjà le rapport de domination-soumission mais aussi le tabou lié aux excréments… au caca-boudin ! Voir Salo ou les 120 journées de Sodome, de Pier Paolo Pasolini. Tout vient de la petite enfance, c’est bien connu, donc de l’éducation. De la culture… Des cultures, depuis la Grèce antique. On y apprend que la sodomie (autant aller au vif du sujet) n’est pas l’apanage de l’homosexualité, ni des philosophes, ni du genre humain. Nos amis les bêtes (chapitre Anal Animal) s’y adonnent également, régulièrement, pour le plaisir. Il faut dire qu’ils ont des facultés olfactives qui nous dépassent. Il est aussi question de santé, de la fistule de Louis XIV, de l’art (provoc’), par exemple, mais aussi d’amour, d’humour et de mythes. De légendes. Et de féminisme aussi, et de renversements des genres. Le sujet est vaste et plus profond qu’on ne le croit. Un homme en a fait son métier : le pétomane marseillais, Joseph Pujol, qui s’est rendu compte de ses facultés fantastiques en nageant, lorsqu’il sentit l’eau remonter dans son rectum.
Isabelle Simon s’y est donnée à cœur-joie. On sent qu’elle s’est amusée à l’écrire, sans pour autant tomber dans la scatologie. L’air de rien, elle a pris le sujet au sérieux. C’est didactique et drôle en même temps. Saviez-vous qu’anal-comiquement, l’anus (pas horribilis) se présente comme un anneau prolongé d’une ampoule ? Le culot, ça s’appelle… Salvador Dali (Avidadollar, son anagramme) avait remarqué que chacune de ses maîtresse avaient une empreinte anale unique, comme la digitale (oups !). Et que le trou du cul, au repos, ressemblait à l’ouverture d’une focale d’objectif photographique ; ou un truc comme ça… Il y a aussi de l’érotisme et de la poésie dans ce livre hors norme. Ça donne envie d’essayer des trucs. La couverture est géniale ! (un trou au milieu du titre, évidemment).
Traité du trou du cul, d’Isabelle Simon,
230 p, 12, 90 €, Editions de l’Opportun.
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