ROMAN : THERE'S NO BUSINESS

Charles Bukowski


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Bukowski n'est pas mort

La preuve il bande encore


Couverture There’s no Business  #Nouvelle #Hommage #Bukowski #Crumb #Désenchanté #LasVegas #StandUp #Humoriste #Sabordage #Tripot #Alcool
© Diable Vauvert
Illustration Charles Bukowski
© Diable Vauvert
Robert Crumb
Robert Crumb




Introduction


Récemment, j’ai essayé de lire une de ces énièmes prétendues « révélations » du thriller français. J’ai ouvert le livre au hasard et j’ai lu ça : « Son cœur battait la chamade ». J’ai aussitôt refermé le livre et pris un Bukowski, comme on prend un médicament, une antipoison, un antidote au conformisme, au formatage et aux phrases toutes faites : c’est « éjacubilatoire », radical et salvateur. Ouf ! Un vrai écrivain, reconnaissable entre tous. 


Charles Bukowski, comme John Fante, son quasi mentor, aurait préféré s’arracher une couille que d’écrire ce genre de banalités déjà lues et relues. Des platitudes qui se vendent, en plus… Il m’a suffi de quelques lignes de « Where’s no Business » pour me sentir mieux. Pour ne pas gerber : 

 

Manny Hyman est dépressif, alcoolique, et par-dessus has-been. Avec le temps, l’usure du temps, il est devenu mauvais humoriste. Le problème, c’est que c’est son gagne-pain. Pourtant, sur un malentendu, il espère encore que la chance va lui sourire, et qu’un miracle s'accomplir : la star en lui va renaître ! 

 

Illustré par le génial Robert Crumb, c’est un régal. Ces deux-là étaient fait pour s’entendre.


Couverture Sur l’alcool.
© Diable Vauvert
 Charles Bukowski
Charles Bukowski © Aurimages Ulf Andersen

Cliquer pour écouter la correspondance 1954-1958

lue par Jacques Gamblin.



Les éditions du Diable Vauvert ont eu la bonne idée de rééditer également « Sur l’alcool », un recueil de nouvelles où il est question de sa passion pour la dive bouteille. Celle sur son passage devenu légendaire à Apostrophes, de Bernard Pivot, nous rappellera ces années où l’on pouvait fumer sur un plateau de télé.

 

Bukowski, ce soir-là, a réussi le tour de force de faire passer l’anar François Cavanna pour un vieux con outré par son comportement de punk. 

 

En réalité, si Charles Bukowski se transformait en bouteille, c’est qu’il était timide et terriblement mal dans sa peau, depuis son adolescence boutonneuse. Celui qui s'autoproclamait « vieil homme sale » utilisait l'alcool comme muse et comme combustible. Une relation conflictuelle, responsable de certains de ses moments les plus sombres. Pas les plus glorieux.

 

Car le talent, il l’avait. Il écrivait a jeun. C’est la vie en société qui faisait de lui un pochtron épisodique. Dans « Sur l’alcool », Abel Debritto, spécialiste de Bukowski, a donc réuni ses écrits de toutes formes et de toutes les époques sur la boisson. Ivre, Bukowski est capable d'être un poète, un amant, et un ami, bien que cela lui coûte. « Sur l’alcool » est un témoignage sur les plaisirs et les misères d'une vie d'ébriété, et une fenêtre ouverte sur l'âme d'un écrivain parmi les plus admirés, malgré son comportement parfois limité.



Couverture Le Postier
© 10/18
Couverture Factotum 
© 10/18
Couverture Pulp
© 10/18


Enfin, les éditions de poche, 10/18 rééditent « Le Postier », un ces premiers romans : « Ça a commencé par erreur. C'était les fêtes de Noël et le pochard en haut de la côte m'avait dit qu'ils embaucheraient carrément n'importe qui. Alors j'y suis allé et je me suis retrouvé avec cette sacoche de cuir sur le dos. Parler d'un boulot, je pensais. Peinard ! ». 

 

Un de ses meilleurs livres, car il se livre… Une bière, une pute, un boulot de merde pour survivre. Cette litanie de jobs minables, de chambres sordides, d'étreintes glauques, de souleries mornes, de bagarres d'ivrognes, de vexations, de rigolades seront la matière inépuisable d'une œuvre qui, avec son humour, sa froide lucidité, ira jusqu'à intéresser Hollywood. Un peu tard, malheureusement. 

 

Dans son dernier livre publié, Pulp, Bukowski exprime sa lassitude en imaginant un polar désabusé. Figurez-vous que Louis-Ferdinand Céline (un de ses écrivains préférés avec John Fante) n'est pas mort en 1961. On l'aurait aperçu à Los Angeles, la ville de Nicky Belane (double de Henri Chinaski), détective privé minable. Une pulpeuse créature, qui n'est autre que la Mort, le charge de le retrouver : « Je veux m'offrir, dit-elle, le plus grand écrivain français. » Ce n’est pas le meilleur livre de l’auteur des « Contes de la folie ordinaire » mais c’est son dernier hommage à sa vraie grande passion : la littérature.

 

Guillaume Chérel

 

« There’s no Business », de Charles Bukowski, illustrations de R. Crumb, traduit de l’américain par Jean-Luc Fromental, 31 p, 9 €, au Diable Vauvert, comme « Sur l’alcool », traduit par Romain Monnery.





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Bukowski n'est pas mort, la preuve il bande encore
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