POLARS : DOLORES REDONDO, CAROLINE DE MULDER


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Les femmes ont (enfin) pris le pouvoir à la série noire


Couverture   La Face Nord du Cœur  #Écrivaines #Polars #Noir #Thrillers #Enquêtes #Mystère #Réalisme #Suspense #Peur #Violence #Vaudou
© Gallimard série noire
Dolores Redondo
© sous réserve de droits




Introduction


La nouvelle star du thriller n’est pas scandinave, elle est espagnole… ou plutôt basque. Dolores Redondo Meira est née le 1er février 1969 à Donostai-San-Sebastian, avec vue sur la baie, dans la province de Guipuscoa. Jusque-là, elle excellait dans l’art d’entremêler une enquête contemporaine moderne, avec une description des us et coutumes séculaires de sa belle province (cf. la trilogie dite « du Baztan », commune où se déroule l’intrigue : De chair et d’osUne offrande à la tempête et Le gardien invisible, en poche chez Folio Policier, et qui a été adapté cinématographiquement sur Netflix : The Invisible Guardian, en 2017, ainsi qu’une BD). 


Cette fois, avec La Face Nord du cœur, elle entraine son héroïne récurrente, l’inspectrice Amaia Salazar, ici détachée de la police forale de Navarre, en Louisiane, sur les terres du grand James Lee Burke, où elle suit une formation de « profileuse » au siège du FBI. 

 

Remarquée pour sa sagacité, et son intuition (féminine ?), l’agent Dupree l’intègre dans son équipe lancée sur la piste d’un serial-killer, surnommé « le Compositeur », recherché pour le meurtre de familles entières… 

 

Au même moment, l’ouragan Katrina inonde le sud des Etats-Unis.

 

Dolores Redondo est aussi à l’aise pour décrire les rituels vaudous des bayous que la violence observée, vécue, dans son enfance au Pays Basque espagnol. Son style est fluide. C’est une storyteller née, une raconteuse d’histoire hors pair. Elle a d’ailleurs obtenu le prestigieux prix Planeta 2016 (le Goncourt espagnol). Impossible de lâcher ses récits. C’est addictif, en effet.

 

On peut commencer à la lire, la découvrir, avec ce pavé de 670 pages. « La face Nord du cœur" donne envie de lire le début de la saga de ce personnage féminin espagnol, qui nous change des sempiternels scandinaves et anglo-saxons, quand bien même écrits également par des femmes. Ici, on la compare à Fred Vargas. C’est autre chose, évidemment. Mais il est vrai qu’elle sait créer une ambiance mystérieuse, empreinte de mythologie et de légendes. Disons qu’elle est un panaché entre le catalan Manuel Vazquez-Montalban, l’américaine Patricia Cornwell et… Lucia Etxebarria. Bref, une autrice de polar talentueuse, qui n’a pas froid aux yeux, et une grande bosseuse.

 


Couverture Manger Bambi   #Écrivaines #Polars #Noir #Thrillers #Enquêtes #Mystère #Réalisme #Suspense #Peur #Violence #Gangs #Rage
© Gallimard
Caroline de Mulder
© Francesca Mantovani


Enfin, dans la collection « La Noire », signalons également l’excellent « Manger Bambi », de la française Caroline De Mulder, où il est question de la violence féminine (il y a, peu de serial-killeuses, dans le monde, mais il en existe). En l’occurrence un gang de filles, dont la meneuse, « Bambi » (15-16 ans), a décidé de passer de potentielle proie à prédatrice, dans le monde du « sugardating », à savoir la prostitution de jeunes filles mineures (telle Zaïa à ses débuts), et pauvres (étudiantes, le plus souvent), qui s’y adonnent pour l’argent, évidemment. 

 

Pour ce faire, l’autrice, qui n’est, a priori, pas de « milieu modeste », s’est mise dans la peau d’une jeune fille en colère, issue de quartier dit « sensible ». C’est plutôt réussi. Le roman est court, tendu, nerveux. Comparaison n’est pas raison, mais cette fois-ci on est plus du côté de la rage féministe de Virginie Despentes (époque « Baise-moi », « Bye-Bye Blondie » et « Mutantes », au cinéma). Donc encore du talent et un roman noir inscrit dans la réalité sociale du moment. 

 

Ces deux écrivaines sont publiées par une femme, Stéphanie Delestré, qui dirige la Série Noire depuis quelques années maintenant, après des décennies de domination masculine. Elles disent le monde post #MeeToot dans lequel nous vivons, chacune à leur manière, et ne se contentent pas de créer des œuvres distrayantes. La chape de plomb hard-boiled a définitivement sauté, dans le petit monde du polar, comme ailleurs, dirait-on, mais ce n’est pas moins violent, forcément. Les révolutions ne se font jamais en douceur. Du moment que le talent est là et que ça sonne juste. A suivre…

 

Guillaume Chérel

 

La Face Nord du Cœur, de Dolores Redondo, Série Noire/Gallimard, traduit de l’espagnol par Anne Plantagenet, 682 p, 20 €

et 

 

La trilogie du Baztan, Folio Policier / Thriller. Et Manger Bambi, 208 p, 18 €,

La Noire / Gallimard de Caroline de Mulder.



Podcast, France Culture, Mauvais Genre, 1h. Rencontre avec Caroline de Mulder.





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