ROMAN : PARFOIS, UNE SEULE SOLUTION S'OFFRE À VOUS

Julie Jézéquel


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#Femme #Mère #Célibataire #Fils #NouvelleVie #Province #Intégration #FauxAmis #Jugements #Manipulations #ViolencesMorales 


Quand l’irréalité dépasse les frictions


Parfois, une seule solution s’offre à vous   #Femme #Mère #Célibataire #Fils #NouvelleVie #Province #Intégration #FauxAmis #Jugements #Manipulations #ViolencesMorales Julie Jezequel



Introduction


« A l’époque où j’écrivais des scénarios pour la télévision, je n’aurais jamais inventé un personnage comme elle. Sa psychologie était trop déroutante et plein d’incohérences. A la fois passive et entreprenante, résignée et révoltée, vieillie prématurément et pourtant si enfantine. » 


Or donc, Clara, autrefois scénariste, s’est reconvertie en autrice de romans à l’eau de rose, ce qui explique peut-être une part de sa naïveté. Elle a fui Paris, non pas pour fuir la pollution, mais parce que son ado de fils, Léonard – qu’elle élève seule -, est en passe de prendre un mauvais chemin (il a racketté des collégiens). Une amie lui propose de louer la baraque, dont elle vient d’hériter, dans un bled de Dordogne… Appelons-le Bagnac, vous savez, une de ces bourgades où tout le monde se connait, et sait tout (ou presque) sur tout le monde. L’endroit idéal, a priori, pour reconstruire sa vie, loin des vieilles connaissances et d’un passé devenu lourd à porter. Un jour, elle va boire un chocolat chaud… dans un salon de thé, tenue par la charmante Luce, et les emm… commencent.

 

Dit comme ça, rien de très original. C’est écrit simplement, à l’image du titre, sans effets de plumes ; jusqu’à ce que ses tentatives d’intégration tournent au cauchemar. Sans entrer dans les détails, Clara, qui a bon cœur, finit par passer pour une foldingue (ah ! ces écolo-bobos parisiennes…), voire une personne malhonnête. Mais qui d’autre qu’une ex-comédienne, devenue scénariste, et écrivaine, est la mieux placée pour « mentir-vrai » (pour reprendre la formule de Louis Aragon) ? Faire prendre des vessies pour des lanternes : « Je ne me cherche pas d’excuses. J’essaie d’évaluer ma part de responsabilités dans l’enchaînement des faits. Ce qui me déstabilise le plus c’est que mon métier qui consiste à inventer des histoires, à créer des personnages et à jouer avec leur psychologie, ne m’a servie en rien. Aucune alarme ne s’est allumée pour me prévenir qu’il n’y aurait pas d’happy end… ».

 

Trop bon, trop c… dit-t-on. Chacun sait qu’il n’y a rien de pire qu’un voisin intrusif et, pire, les faux amis. Mais n’oublions pas que Julie Jézéquel a été actrice, et pas dans des « nanars » (Flic ou voyouOn ne meurt que deux foisTandem, etc…). Quand on l’a été un jour, c’est pour toujours. Elle sait jouer avec la comédie humaine. On sent que l’histoire est basée sur sa vraie vie de néo-provinciale, mais qu’elle s’en est inspirée pour s’amuser. L’humour étant la politesse du désespoir (il faut être solide mentalement pour vivre dans un village aux mentalités étriquées). Morale de l’histoire : mêlons-nous de nos affaires et les moutons seront bien gardés. Et surtout, il faut toujours se méfier d’une actrice : ça invente de bonnes histoires. On l’a vu, en littérature, comme en tout art, tout dépend du point de vue où l’on se place, et de la manière de raconter.

 

Sous ses faux airs de comédie légère (voire le coup de théâtre final), le nouveau livre de Julie Jézéquel – qui a récemment co-écrit « Zad » (JDH Editions), avec Christophe Léon -, s’y connait en « Zone d’Aménagement à Défendre ». Il y a de nombreux personnages féminin (les plus sympas et attachants) et les mecs ne sont pas des tendres. L’air de rien, elle aborde la question de la violence faite aux femmes, du harcèlement moral, et des manipulateurs (et trices) narcissiques, voire plus généralement, de la difficulté, aussi bien matériellement que psychologiquement, pour une mère célibataire d’élever seule son enfant. C’est le genre de roman qu’on lit d’une traite. Ce qui est bon signe, en général.

 

Guillaume Chérel

 

« Parfois, une seule solution s’offre à vous », de Julie Jézéquel, 

318 p, 21 €, Robert Laffont.





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