ROMAN : MILKMAN

Anna Burns


- Smartphones : orientez votre appareil à l'horizontale pour bénéficier d'un confort de lecture optimisé -


#Récits #Style #Irlande #Femmes #Poésie #Flow #Ressenti #Dark #Fiction #Peur #Violence #Quête #Fratrie #Séparation #Indépendance #Harcèlement 


La poétesse et les barbares


Milkman #Récits #Style #Irlande #Femmes #Poésie #Flow #Ressenti #Dark #Fiction #Peur #Violence #Quête #Fratrie #Séparation #Indépendance #Harcèlement
© Joelle Losfeld Editions
Anna Burns
© Eleni Stefano




Introduction


Milkman, d’Anna Burn est bardé de prix littéraires, notamment le Man Booker Prize. Vous avez bien lu : le « prix du livre de l’homme » ! Alors que son récit se passe dans une ville (anonyme) d’Irlande où les femmes sont les premières victimes des commérages et de la domination patriarcale. Nous sommes dans les années soixante-dix, une époque trouble qui ensanglanta la province britannique durant trente années. 


Dans ce roman écrit à la première personne, une jeune fille, qualifiée de « sœur du milieu » (on sait seulement que c’est une grande lectrice qui lit en marchant, ce qui la rend suspecte), fait tout ce qu'elle peut pour empêcher sa mère de découvrir celui qui est son « peut-être-petit-ami », ainsi que pour cacher à tous qu'elle a croisé le chemin de « Milkman » (l’homme qui livre le lait) qui la poursuit de ses assiduités, au point de la suivre pendant son jogging. 

 

Quand son beau-frère se rend compte, avant tout le monde, de tous les efforts qu'elle fait, pour éviter qu’on se fasse des idées, car le fameux Milkman ne vient pas du bon côté, et que la rumeur se met à enfler, « sœur du milieu » devient « intéressante », à son grand désarroi. Car devenir intéressante c'est attirer les regards et cela peut être dangereux.

 

Lire Milkman, c’est avant tout entendre une voix. Le style est le signe de reconnaissance des écrain.e.s dignes de ce nom. Anna Burn en fait assurément partie. Il s’agit ici d’une longue logorrhée, d’un flot de mot, un torrent de concepts, idées, ressentis. Ce pourrait être lu à haute voix, lors d’une performance de plusieurs heures (type Mahabharata). 

 

Milkman est le genre de récit, en prose poétique, qui vous obsède après l’avoir déposé sur la table de chevet : il vous dérange mais ne vous lâche pas, comme ce Milkman, qui représente ce que vous voudrez bien y voir. Saluons le travail de la traduction. C’est un roman dense, presque bourratif, limite indigeste, parfois, mais pétri de talent. Il faut le déguster, le savourer. On est entre Ulysse, de Joyce, et La Servante Ecarlate, de Margaret Atwood. Ce n’est assurément pas un feel-good-book… 

 

Guillaume Chérel

 

Milkman, de Anna Burns,

traduit de l’anglais (Irlande) par Jukuta Alikavazovic,

345 p, 22 €, Joelle Losfeld Editions. 





Télécharger
La poétesse et les barbares
Télécharger et imprimer l'intégralité du texte.
Milkman.pdf
Document Adobe Acrobat 372.7 KB


icône don Paypal

Vous aimez cette chronique littéraire ? Ne manquez pas de contribuer en cliquant sur l'image située à gauche

 

Même modeste, un don sera toujours apprécié !



Écrire commentaire

Commentaires: 0