ROMAN : LES GENTILS

Michael Mention 


- Smartphones : orientez votre appareil à l'horizontale pour bénéficier d'un confort de lecture optimisé -


#Polar #Noir #Vendetta #PèreFille #Deuil #Drogue #Sexe #Secte #Gourous #Amazonie 


Mention donne un coup de Manchette au polar


Les Gentils #Polar #Noir #Vendetta #PèreFille #Deuil #Drogue #Sexe #Secte #Gourous #Amazonie Michal Mention



Introduction


Quelle mouche a donc piqué Michael Mention ? Son nouveau roman noir commence au milieu des années 70, en plein Paname (à Belleville), et se mêle de morale et de politique. Bref, il se place d’emblée sur le terrain de jeu de Jean-Patrick Manchette, ze polardeux soixanthuitard, considéré comme le maître indépassable du genre. Sauf qu’il emprunte la plus basique (mais efficace) thématique : la vengeance, façon Hollywood. Jusqu’où iriez-vous pour venger la mort de votre enfant ? Bruce Willis avait la réponse, ça l’a rendu dément.


A sa manière, efficace, sans fioritures, ni effets de plume, afin de

montrer son intelligence. Michael Mention ne se disperse pas, ni ne

s’éparpille par petits bouts, façon puzzle, il ventile à sa manière. Il

donne dans l’efficace, façon Raoul des Tontons flingueurs. Sobrement. Il n’imite pas, il correctionne, sans ambitionner de dynamiter le genre, comme tant d’autres avant lui (Dantec, DOA, Gilberti…).

 

Lors d’un minable braquage de boulangerie, la super fillette de Franck (disquaire) est tuée par un toxico. Six mois après, rien ne bouge, aucun suspect, aucune piste. Les flics semblent avoir lâché l’affaire. Alors Franck prend l’affaire en main. Il ratisse les bas-fonds de la capitale et finit par trouver un indice : un tatouage anar sur l’épaule du tueur en cavale. Le road-trip commence… à la française. A bord de sa R5, Franck prend la direction du sud de la France, du côté de Toulouse, où même les mémés aiment la castagne. Enfin, il s’envole pour la Guyane, dans un camp de hippies, planté dans la forêt amazonienne. Au milieu de cette jungle, où la violence est partout (la guérilla sévit au Suriname voisin), Franck va se montrer sauvage.

 

Devenu quasi devenu fou de douleur (il dialogue avec sa fille morte), il n’a plus rien à perdre. Surtout pas sa raison. Puisque de raison de vivre, il n’y a plus. Comment ne pas s’identifier à ce père qui perd pied ? Incapable de faire le deuil de sa fille, tant que l’assassin ne sera pas puni. Même si c’est un pauvre type, œil pour œil…C’est ce qu’on appelle une descente aux enfers. La référence à la secte de Johnstown (Guyana) est un prétexte à l’intrigue. Le sujet principal (le MacGuffin, selon Hitchcock, le prétexte au développement du scénario) est dans ce dialogue : 

 

- « Et donc, vous vivez en autarcie... c’est légal, ça ? »

- « Légal et solidaire. Le gouvernement est socialiste, comme nous,

même si on se réclame plutôt du socialisme apostolique ».

- « Connais pas. C’est quoi ? »

- « C’est le bonheur, Franck ! Ici, on vit dans la paix et le partage. »

- « Ça fonctionne vraiment ? J’y croyais avant, mais…"

- « ... tu t’es fait avoir, comme moi ! C’est logique, les idéaux ont

toujours été un produit du système, ce monde capitaliste qui oppose tout, les hommes et les femmes, les Blancs et les Noirs, la foi et le révolution. Mais si on y réfléchit, le pentecôtisme et le marxisme ont beaucoup en commun, à commencer par l’égalité entre les êtres. »

 

J’ai oublié de vous dire que le roman s’intitule Les Gentils. Tout est

dans le titre. La quête de l’assassin (le méchant) va transformer notre (anti) héros, parti en quête de lui-même, à son corps (son cœur, son cerveau) défendant. Le style n’a rien de « révolutionnaire », répétons-le. Ici, l’essentiel est dans le fond plus que dans la forme. Que ferions-nous à sa place ? Dans quelle dérive dangereuse pourrions-nous tomber ? Dans tel ou tel contexte. Cela vaut pour des drames personnels, comme pour nos engagements (si engagement il y a) politiques. Acteur ou spectateur ? Résistant ou soumis fataliste ? Au risque de se tromper… That is the question.

 

Guillaume Chérel

 

Les Gentils, de Michael Mention, 

352 p, 20, 50 € ; Belfond Noir

 


ACHAT EN LIGNE : merci de passer par l'une de nos bannières (fil de droite  sur ce site) : CULTURA, EYROLLES, DECITRE, BOOKEEN pour continuer de nous encourager dans notre travail. Likes et commentaires (ci-dessous) bienvenus ;)





Télécharger
Mention donne un coup de Manchette au polar
Télécharger et imprimer l'intégralité du texte.
Les Gentils.pdf
Document Adobe Acrobat 368.2 KB


icône don Paypal

Vous aimez cette chronique littéraire ? Ne manquez pas de contribuer en cliquant sur l'image située à gauche

 

Même modeste, un don sera toujours apprécié !



Écrire commentaire

Commentaires: 0