ROMAN : LADY CHEVY

John Woods


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#Polar #Noir #Histoire #Drame #Amour #Nature #Ecoterrorisme #Racisme #Violence #Humanité


Voyage au pays des suprémacistes blancs


Lady Chevy     #Polar #Noir #Histoire #Drame #Amour #Nature #Ecoterrorisme #Racisme #Violence #Humanité  John Woods



Introduction


Ils se font appeler « libertaliens », « survivalistes », ou « défenseurs de la race blanche », mais ce sont surtout des « nazillons », des paumés, reclus sur eux-mêmes, paranos, complotistes, antivax, redneckswhite trash… Trumpistes pour la plupart. Du genre à attaquer le Capitole pour défendre leur sacro-sainte liberté d’être con. Autant dire les choses, John Woods a le culot de pondre un très bon roman noir avec ces exclus de l’intelligence et de l’éducation.


Et il le fait à travers les yeux d’une lycéenne de 18 ans, Amy Wirkner, surnommée « Chevy » (diminutif de Chevrolet) par ses « camarades » de classe, en raison de son surpoids.Mal aimée (ses parents font ce qu’ils peuvent), mais disposant d’un cerveau qui fonctionne, elle est bien décidée à obtenir une bourse pour pouvoir aller à l'université, ce, malgré sa condition modeste. Elle ne rêve que de quitter Barnesville, cette petite ville paumée dans un trou perdu de l'Ohio, où la fracturation hydraulique empoisonne la vie des habitants, dans tous les sens du terme.

 

Alors qu'elle s'accroche à ses projets d'avenir, et fait tout pour rester en dehors des ennuis, ils viennent la trouver, en la personne de Paul, dont elle est amoureuse, mais qui la repousse, tout en l’aimant à sa façon. Convaincue que l'eau de la région, devenue toxique, est à l'origine des malformations de naissance de son petit frère, Stonewall, elle accepte de participer avec son meilleur ami à un acte d'écoterrorisme qui va très mal tourner.

 

Je n’avais pas pris une telle claque littéraire, venue des Etats-Unis, depuis Absolute Darling, de Gabriel tallent (Gallmeister). Rappelons que l’héroïne de ce roman, extrêmement noir lui aussi, a 14 ans, mais la maturité d’une adulte. La nature (les bois, la forêt) lui sert de havre de paix, face à un père hyper toxique car incestueux. Amy/« Chevy », elle, se découvre guerrière pour sauver sa chance d’avoir le droit au bonheur. 

 

D’un naturel sensible, saine et positive, altruiste, amie des bêtes, elle doit combattre les idées nauséabondes des membres de sa propre famille, dont celles d’un grand-père ancien chef d’une faction du Ku Klux Klan, qui aurait lynché des afro-américains, et un oncle vétéran de l’armée en Irak, qui se prépare à survivre dans son bunker aménagé. Et puis il y a ce flic philosophe, Brett Hastings, qui en est resté aux théories Darwiniennes (la vie n’est que rapport de force et une lutte pour la survie, chère à Vladimir Poutine… et Jack London en son temps), sans oublier sa seule amie, Sadie, qui passe pour une « salope » pour oublier un drame personnel. 

 

Bref, une galerie de personnages sombres et inquiétants, dans un cadre déprimant, mais décrit avec finesse, sans manichéisme. Ils sont comme ils sont parce qu’ils ont vécu ce qu’ils ont vécu, depuis qu’ils ont conquis leur territoire en massacrant les indiens qui y vivaient. L’auteur ne les rend pas sympathiques, il les montre tels qu’ils existent dans la réalité. Perclus de contradictions. Conditionnés. Cloitrés entre eux. Abrutis par l’alcool, la drogue, la malbouffe, l’eau et l’air pollués, la pauvreté et les chaînes d’info continue. 

 


Romans La Route, Nuits Appalaches, Méridien de Sang

Si vous aimez Chris Offut (Nuits Appalache, chez Gallmeister) et Cormac McCarthy (La route, Méridien de sang, chez Points), vous aimerez cette nouvelle pépite, dénichée par Francis Geffard, pour la prestigieuse collection Terres d’Amérique.

 

Guillaume Chérel

 

Lady Chevy, de John Woods, traduit de l’anglais (USA) par Diniz Galhos, 

465 p, 22, 90 €, Albin Michel, collection Terres d’Amérique.






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