ROMAN : LA SACRIFIÉE DU VERCORS

François Médeline


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Papy fait de la résilience !


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© 10/18
François Médéline
© sous réserve de droits




Introduction


« La sacrifiée du Vercors », le nouveau livre de François Médéline, est illustré par la photo, noire et blanc, d’une jeune femme belle à en crever. Coiffée à l’ancienne, les lèvres brunes, elle porte son regard vers le ciel. Ce rugbyman intello, spécialiste en sociologie politique, et en linguistique, a bien fait d’accepter la proposition de couverture des éditions 10/18. En bon stratège, il sait qu’aujourd’hui un bon « cliché » a plus de poids qu’un longs discours. Il faut créer le « buzz ». « Teaser », « teaser », il en restera toujours quelque chose…


L’auteur prétend ainsi qu’on ne sait pas qui est cette femme… premier mystère. Le second est cette histoire selon laquelle le narrateur, donc lui-même, aurait retrouvé des documents datant de « l’épuration » portant sur la découverte du corps meurtri d’une femme, le 10 septembre 1944.  Il ne s’agit pas ici d’un « cold-case », davantage d’une enquête, sous forme de documentaire historique.

 

Georges Duroy, commissaire de police et Judith Ashton, jeune photographe de guerre américaine, se trouvent sur la scène du crime, en plein Vercors. La jeune femme (tondue) gît sous un arbre, la culotte aux chevilles, la robe déchirée plus loin, dans une forêt des contreforts du Vercors. Il s’avère qu’elle s’appelle Marie Valette. Elle a été violée et assassinée. Elle n’avait que 24 ans. En cette journée caniculaire, les deux protagonistes principaux s’interrogent. Qui a pu s’en prendre si violemment à la fille d’une famille de résistants ?

 

François Médéline s’est bien documenté. Il connait son sujet sur le bout des doigts. Tout y est : les dates, les chiffes en général, le modèle des armes, les FFI, la marque des voitures, les accessoires de la mode vestimentaire de l’époque. Il est question de jeunes « héros » (?) sortis de l’ombre (peu de « vrais » et rares résistants ont survécu aux massacres perpétrés par les soldats allemands, aidés des milices françaises, ne l’oublions pas), d’un coupable idéal (un « macaroni »), et de villageois endeuillés qui s’affrontent dans les cendres encore fumantes de la Libération. 

 

Tout ça sous les yeux de ce qu’il reste de l’armée (les gaullistes) et d’une police qui n’a pas toujours été irréprochable, on le sait. Au sortir de quatre années de guerre, les non-dits et les règlements de comptes résonnent sur les flancs arides des montagnes. L’ambiance est pesante. 

 

En bon scénariste qu’il est, François Médéline (44 ans) sait planter le décor, visualiser les scènes, et reconstituer l’atmosphère étouffante de l’époque. Il a su reproduire l’ambiance électrique, en usant d’un style sans effets de plume. Ça manque peut-être un peu de souffle, mais cela reflète parfaitement le contexte de l’époque, car c’est concis, nerveux, sans fioritures. Comme la justice expéditive. En bon pédagogue, Médéline conclue son court récit comme à la fin des « Dossiers de l’écran » (et de « Papy fait de la résistance »… en beaucoup moins drôle), pour rappeler ce que sont devenus ses personnages fictifs inspirés de la réalité historique. 

 

Pari risqué mais réussi. D’autant plus qu’on ne rappellera jamais assez comment Maurice Papon et René Bousquet, personnages emblématiques de cette période aux relents fétides, s’en sont bien sortis, avec la collaboration d’hommes illustres, et fins politiciens, tels que François Mitterrand ; entre autres. Le message est clair. Attention, l’Histoire a tendance à se répéter…  

 

Guillaume Chérel

 

La sacrifiée du Vercors, de François Médéline, 

 

195 p, 14, 90 €, Editions 10/18.


Maquisards seconde guerre mondiale
© Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / image musée de l’Armée, Droits réservés





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