ROMAN : ET SI ON MANGEAIT LES LEGRAND ?

Héléna Villovitch


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L'écrivaine qui voulait manger Angela


Couverture Et si on mangeait les Legrand     #Auteure #Réalisatrice #Peintre #Illustratrice #Photographe #Plasticienne #ConteAdulte #Inquiétant #Absurde
© éditions Les Petits Matins
© sous réserve de droits
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Introduction


La première chose que je peux vous dire c’est que je crois qu’Héléna Villovitch est amoureuse de moi… la preuve, elle a quitté « Elle », et Paris, pour aller vivre à Marseille, où je suis depuis un an. Héléna Villovich veut non seulement manger la grande sardine du Vieux Port, mais elle m’a suggéré de manger la mère de ma fille, Angela. Enfin, je veux dire que le prénom de ma fille est Louna, mais que la fille Héléna, qui me suit, m’a aussi proposer de manger sa mère… Non, pas la sienne, celle de ma fille, Angela. C’est écrit noir sur blanc, sur la dédicace, je peux le prouver. Après ça elle m’a demandé de garder son vélo à manger… euh, ranger.


Tout ça pour dire qu’Héléna Villovitch n’a plus l’âge de jouer à la Marelle, à Marseille, mais elle a pourtant publié un conte pour adultes – écrit comme un grand enfant - , lors d’une résidence d’écrivain proposée par l’association littéraire « La Marelle ». Je sais qu’elle a fait mine de travailler mais, en réalité, je suis sûr que la nuit elle mangeait des minots, comme le clown de Stephen King et « Ça » fait peur.  Tout ça pour dire que son nouveau livre s’appelle « Et si on mangeait les Legrand ? » Bizarre comme titre !

 

En vrai, Hélèna Villovitch est autrice, réalisatrice, et encore un peu journaliste pas triste. Elle a suivi des études d'arts appliqués à l'École Boulle, avant de me retrouver. En 1991 elle crée, avec Cécile Bortoletti et Agathe Gris, le groupe Molokino, collectif de cinéastes organisant ses propres séances de projection. J’en ai vu un, j’ai bien aimé parce qu’elle ne se la joue pas intello-chiante. 


Affiche film Bye bye Tiger
Podcast Arte Helena Villovitch
© Arte radio



Artiste (« contemporaine ») pas triste, et accomplie, elle a pratiqué la peinture, la photographie, le graphisme et le cinéma expérimental. Mais pas trop conceptuel, j’insiste. Elle est scénariste et réalisatrice de films, comme « Vanity » (2000) ou « Bye bye tiger » (2004), mais en français. 

 

Elle sait bien lire à haute voix, en aussi en silence, aux cabinets, et recevoir à la bonne franquette, chez elle - ou pas chez elle, même pas à « Elle » - , même si des fois y’a de grands couteaux sur la table, et une machine à laver le linge qui font peur, dans sa salle de bain.

 

La publication de son premier livre : « Je pense à toi tous les jours » (Éditions de l’Olivier, 1998) l'a amenée à s'intéresser à la narration, aux histoires a priori simples, mais tout plein d’allégories super subtiles à devine comme dans un jeu de Cluedo, Do ! Question dodo, je sais pas. J’ai jamais dormi avec Héléna Villovitch mais je préfère parce que j’aurais peur qu’elle me mange les doigts de pied en premier.


Son quatrième ouvrage, intitulé « Dans la vraie vie » (2004), montre la désillusion de jeunes artistes qui sont obligés de travailler dans les bureaux (quelle horreur !). En 2005, elle a aussi publié « Le Bonheur par le shopping », alors qu’elle connait mieux le malheur et préfère acheter ses vêtements dans des magasins vintage pas chers.

 

 

Héléna a aussi écrit « Pour en finir avec mon sofa », chez Verticales, parce qu’elle aime bien Yves Pagès, même s’il a pas voulu de son dernier livre, elle l’aime bien quand même. Je crois qu’elle ne veut pas le manger lui. Mais à l’horizontal, je sais pas.


Couverture Je pense à toi tous les jours
© éditions de l'Olivier
Couverture roman Le bonheur par le shopping
© Libella Maren Sell
Dans la vraie vie
© éditions de l'Olivier
Couverture Pour en finir avec mon sofa
© Verticales


Je dis qu’Héléna Villovich est sans doute amoureuse de moi parce son nouveau livre s’appelle « Et si on mangeait les Legrand ? » Et moi je suis grand. Très grand. Presque deux mètres, alors qu’elle est presque à la moitié seulement.

 

Héléna Villovitch préfère les petits. La preuve, un « Jourdana, elle a fait une lecture de son vrai-faux livre pour enfants à la librairie Maupetit, sur la Canebière, et sans masque de protection ! Sinon on aurait pas compris, faut dire… déjà que je comprends pas tout, des fois. Ce jour-là, elle a commencé par dire : 

 

« La première chose que je peux vous dire… »

 

, et j’ai eu peur, des fois, parce qu’elle arrêtait pas de regarder dans ma direction quand elle disait que des enfants (des vrais pas grands) voulaient manger les Legrand.

 

Les Legrand c’est une famille de pas si grands que ça : ils sont juste plus vieux, si j’ai bien compris. C’est une sorte de conte pour « adulescents » qui dit qu’ils vont pas forcément les manger pour de vrai. Je crois que c’est une ruse. Héléna Villovitch fait semblant d’être naïve mais en fait elle est très intelligente et écrit des textes qu’on peut comprendre de différentes façons. Genre premier, deuxième, troisième degrés, vous voyez le genre ; pas prise de tête mais presque à la limite de l’allégorie tout ça. 

 

Ce qui la sauve, à faire que parler de cruautés enfantines, dans un univers d’adultes inquiétants, ce sont ses dessins, encore plus flippants, tout en étant rigolos. Ils me rappellent les crobards d’humour noir d’un monsieur qui riait comme une hyène. Roland Topor, même pas mort ! Héléna Villovitch écrit et dessine comme lui des histoires absurdes qui font réfléchir, tout en  s’amusant. 

 

Ah ! j’oubliais, parait qu’Héléna Villovitch est plasticienne aussi. Je crois que ça veut dire qu’elle mange du plastique. C’est dire si elle est gourmande, cette Héléna-là, et qu’elle sait tout faire et peut tout manger. Même les Legrand ! Mais moi, elle m’aura pas. Les petites, je les mange aussi. Surtout qu’en vrai elle doit s’appeler Cunégonde Broussemiche, ou Fanny Lafriche, ou un truc comme ça.

 

Guillaume Chérel

 

Et si on mangeait les Legrand ?, dessins et texte d’Héléna Villovitch, 159 p, 15 €, éditions Les Petits Matins (collection Les Grands Soirs).

 

Hélèna Villovitch fait également des lectures de textes en public.






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