ROMAN : DRIBLE ASSASSIN

Gilles Del Pappas, Emmanuel Petit


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L'angoisse du polardeux au moment du penalty


Couverture Drible Assassin et Dernier Tacle #Thriller #Noir #Meurtres #Réaliste #Football #Épopée98 #Business #Secrets #Femmes #Commissaire #MédecinLégiste Gilles Del Pappas et Emmanuel Petit



Introduction


Quand un ancien champion du monde de foot rencontre un expert en roman noir, ça donne deux polars hors norme : Dernier tacle (Seuil, 2019) et Dribble assassin (Ramsay, 2021). Le fait que le premier co-auteur (Emmanuel Petit) s’y connaisse autant en littérature que le seconde en foot (bien qu’il soit marseillais, et oui !) apporte une touche (sans jeu de mot) singulière. L’univers du ballon rond, et son bizness, ne sert que de toile de fond à deux intrigues originales.


Dans le premier opus, Gilles Del Pappas a imaginé qu’une jeune commissaire de police, Clémentine Paccini, à fort tempérament, et gastronome, soit dépêchée en urgence à Marseille pour enquêter sur un dossier brûlant de la FIFA. Pour les béotiens en la matière, c’est la Fédération Internationale de Football (« Association »), autrement dit l’ONU du sport de compétition le plus populaire (donc rentable) de la planète. Bref, la Mafia du foot-business, son « milieu » (le fric y coule à flot et les affaires douteuses y fleurissent depuis des décennies…). En bon auteur de roman noir, qui se respecte, Gilles Del Pappas n’a peur de mettre les pieds dans le plat. L’entraîneur de l'OM (ce fut Didier Deschamps, il n’y a pas si longtemps, aujourd’hui c’est l’argentin Jorge Sampaoli) est retrouvé assassiné sur la pelouse d'un terrain d'entraînement de la « Commanderie » (officiellement appelé Robert-Louis Dreyfus, l’ancien président du club et patron d’Adidas). 

 

C’est la stupeur dans le landernau footballistique et dans la France entière. Au côté du directeur de l'enquête, Romain Dugrand, Clémentine va devoir s’imposer dans un milieu longtemps exclusivement masculin (c’est en train de changer), réticent à voir une femme qui n’est pas du « milieu » (sic ! voir plus haut) se mêler du sport national à Marseille. Rien n’arrête la jeune femme, même quand d'autres meurtres se succèdent dans la capitale phocéenne. Clémentine va secouer le cocotier et réveiller bien douloureux secrets mal gardés.

 

Pour leur seconde enquête, Petit et Del Pappas se sont replongés en arrière, sans nostalgie mais avec délectation. Nous sommes à Tignes, en novembre 97, lors du stage d’oxygénation des Bleus (ils y produisent des globules rouges), un représentant local de la FIFA est trouvé égorgé et pendu par les mains. Puis, à Casablanca (Maroc), en mai 98, lors d’une compétition dédiée à Hassan II, une jeune représentante de la FIFA est découverte morte, égorgée (les fameux globules rouges coulent à flot), cette fois. Dans la main de la victime, la police trouve une partie arrachée d’un porte-clés avec un coq en argent… Ta ta tiiiin !! L’enquête est à nouveau confiée à la commissaire Clémentine Paccini, et son adjointe, médecin légiste, Anne Legendre, avec qui elle s’entend comme larronnes en foire. Tout en rigolant, malgré tout, au cours de bons repas dédiés à Manuel Vazquez Montalban, l’auteur de polars catalan, elles apprennent qu’à Marseille (décidément !), une fois encore, 12 juin 1998, lors du match d’ouverture France-Afrique du Sud, une autre victime est cette fois retrouvée dans un placard du stade Vélodrome.

 

En plein Mondial, l’enquête s’oriente au sein des Bleus et de leur entourage. Encore une fois, il fallait oser. Ces meurtres ont-ils un lien avec l’équipe de France ? L’assassin est-il un des joueurs de l’équipe ? Imagine-t-on Zidane, ou Lizarazu, voire Petit… mêlés à cette sale histoire ? Ce nouvel épisode des enquêtes de la commissaire Paccini se déroule pendant l’épopée 98 (« Black, Blancs, Beurs ») qui a marqué toute la France. Il s’agit davantage ici d’un thriller, à suspense, avec une entrée en matière glaçante, car réaliste. Quelque part en Afrique (Sierra Léone ?) un enfant-soldat est obligé à tirer une balle dans la tête de son propre père… Comme des milliers de gamins il rêve de « migrer » et/ou de devenir footballeur. 

 

Emmanuel Petit et Gilles Del Pappas ont l’audace d’aborder les sujets qui fâchent (et tachent). On retrouve l’univers de Del Pappas, comme ses clins d’œil à Lecouvreur (du Poulpe) et sa connaissance du provençal et de Paris (XXe), comme la rue du Repos, du côté du Père-Lachaise… C’est bien documenté. Les amateurs de foot et de polar y trouveront leur compte, pour des raisons différentes parfois. C’est du boulot bien documenté. Du polar non formaté. Ce qui est déjà beaucoup, par les temps qui courent.  

 

Guillaume Chérel

 

Dribble assassin, de Gilles Del Pappas et Emmanuel Petit, 

242 p, 19 €. Et Dernier Tacle, des mêmes auteurs, 256 p, 6, 90 € (Points poche).





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