ROMAN : DONNE-MOI LA MAIN MENINO

 Aurélie Delahaye


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La saudade des lisboètes


Couverture Donne-moi la main Menino de Aurélie Delahaye #Portugal #Lisbonne #Littérature #Ecrivain #Femme #Récit #Roman #Tourisme #AntiHéros #Commerce par Guillaume Cherel
© éditions Anne Carrière
Aurélie Delahaye
@ sous réserve de droit




Introduction


Pour qui a connu Lisbonne, il y a vingt ou trente ans, époque où l’on pouvait manger, boire et se loger, pour quelques francs, le contraste est saisissant de nos jours, tant la ville est envahie par les touristes (surtout à Pâques et en été), au point que les locaux ne peuvent parfois plus grimper dans le légendaire tramway N°28.

 

La gourmandise des promoteurs immobiliers, et le business des locations bons marchés en Airbnb, poussent les populations modestes à quitter le centre-ville.


Le phénomène est mondial (d’où le terme de « mondialisation ») mais c’est encore plus flagrant dans la capitale du Portugal, si calme, posée, tranquille, depuis la grande époque des conquistadors.

 

Elle qui a vécu la chape de plomb de la dictature de Salazar avant que des militaires (de « gauche ») fassent la révolution, sans violence, en 1973.

 

Par petites touches, sensibles et délicates, Aurélie Delahaye, signe avec Donne-moi ta main Menino un roman aussi émouvant qu’un fado d’Amalia Rodrigues.

 

Manifestement, elle connaît bien cette ville envoutante, surnommée la « ville aux 7 collines », comme Rome, dont elle partage la douceur de vivre, mais qui ressemble davantage comme une goutte d’eau à San Francisco (ville aux 1000 collines), dont les businessmen voudraient qu’elle devienne la jumelle économique.

 

Menino, qui donne son nom au titre du livre, est un lisboète de 34 ans, un peu immature. Il survit tant bien que mal dans sa ville de naissance qui s’est adaptée aux exigences de l’Européanisation du système économique.

 

Au fond de lui c’est un rêveur mélancolique, comme tous les vrais portugais (même les maçons, si, si…).

 

Tous regrettent, si ce n’est la gloire d’antan, la vie paisible des années 80-90, lorsque le pays découvrait et profitait de la liberté.

 

Le Portugal est un pays où on mange bien et où l’on prenait le temps de vivre, dégustant des pasteis de nata que l’on ne peut plus acheter sans faire la queue à la célèbre pâtisserie de Belem, à deux pas du Palais présidentiel.

 

Autour de lui gravitent une constellation de personnages hétéroclites :

 

Joséphine, thésarde française qui a le béguin pour lui ; Nuno, agent immobilier aux dents longues qui entend bien oublier le drame de son enfance dans une famille pauvre ; Fanny, entrepreneuse ambitieuse mais avec des valeurs humaines, qui rêve du grand amour ; mais aussi Senhor , un vieux monsieurmenacé d’expulsion, qui va cristalliser la résistance à un système de plus en plus déshumanisé.

 

Plutôt que d’écrire un pamphlet rageur, bien informée, sachant de quoi elle parle, Aurélie Delahaye a choisi d’incarner l’existence, le portrait qu’elle dresse d’une ville magnifique, au charme unique, en passe d’être transformée en parc touristique, et hypermarché géant, des sublimes rives Tage jusqu’aux superbes châteaux de Sintra.

 

Les locations Airnnb sont emblématiques de cette « ubérisation » de la société.

 

Heureusement, la résistance s’organise, sous la férule de femmes comme Viviane et surtout Rosa, la guerrière, qui organisent des manifestations non violentes (nous sommes au Portugal, peuplé de gens souvent réservés, voire timorés).

 

Et la mayonnaise prend, les couples se forment, des solutions sont trouvées.

 

L’autrice a su trouver le ton, à la manière d’Antonio Tabucchi, autre étranger (il était italien), également tombé amoureux de Lisbonne, et de ses habitants (cf. Pereira Prétend).

 

Heureusement qu’il n’a pas vu les troupeaux de touristes déambuler dans les rues de l’Alfama, ce vieux quartier, où ils bousculent les habitants du cru d’un calme olympien.

 

Aurélie Delahaye ne condamne pas, elle expose les faits, raconte une histoire, sans effets de plume, modestement, mais avec efficacité.

 

Prenez la main de Menino, mais ne foncez pas à Lisbonne

cet été, attendez l’hiver, qui y est si doux, comparé à nos latitudes. Ou alors allez à Porto… qui vit la même situation. Prafrente Portugal !  (* Allez ! le Portugal).

 

Guillaume Chérel

  

Donne-moi ta main Menino, d’Aurélie Delahaye,

253 p, 18 €, Anne-Carrière Editions.





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