AUTOBIOGRAPHIE : CHERRY

Nico Walker


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Ou comment la guerre a formé

un fantôme en junkie


Couverture 'Cherry' #autobiographie  #guerre #Irak #étatsunis #braquage #voleurs #drogue #prison par guillaume cherel
© Les Arènes
Auteur Jamey Bradbury
© sous réserve de droit




Introduction


Vous avez aimé ‘Envoie-moi au ciel, ‘Scotty’, de Michael Guinzburg (Folio, 1999), vous avez lu le premier roman de James Frey (‘Mille Morceaux, 'Belfond', 2004) et plus récemment ‘La faux soyeuse, d’Eric Maravélias (Série Noire) ; bref des histoires de junkies, noires et glauques, mais très bien écrites, sans chichis, qui sentent le vécu, in situ. 

 

Vous aimerez ‘Cherry, premier roman de Nico Walker. 

C’est la nouvelle bombe de la littérature américaine.


'Cherry' ça veut dire 'rookie'...


 

...‘bleu-bite’, débutant, petit nouveau à bizuter. Et quand ça se passe dans l’armée (américaine ici), ça devient de la chair à canon. 

 

Cherry, c’est la (vraie) guerre en Irak vue par un engagé (Nico), plus par désœuvrement que par conviction. 

 

Un jeune américain paumé qui ne sait pas quoi faire de sa peau (il va de petit boulot en petit boulot, poursuit de vagues études). 

 

C’est l’histoire d’un gamin perdu, pourtant fils de bonne famille, de l’Ohio, qui sert onze mois comme ‘medic’ : ce soldat en première ligne qui file de la morphine aux blessés et serre dans ses bras ceux qui vont crever cramés. 

 

Ça se passerait au Vietnam, ce serait la même…

 

Après une année et 250 missions de combat, Nico rentre chez lui, à Cleveland, pas la ville la plus fun des Etats-Unis. 

 

Il ne s’en rend pas compte mais il souffre de stress post-traumatique. 

 

Pour oublier les fantômes de types comme lui qui n'étaient même pas de vrais amis qui viennent le hanter la nuit, il prend des cachets (opiacés antidouleurs) puis essaie la vraie came : de l’héroïne, qui porte mal son nom en français : 

 

« Une dose valait 7 dollars. Mais un sachet à 7 dollars ne t’envoie en l’air que la première fois. Il ne te faut pas longtemps avant d’en jeter dix dans une cuillère, juste pour être sûr de planer.»

 

Nico se shoote avec Emily, paumée comme lui. 

Leur obsession : trouver ce qui va leur permettre de planer. 

 

Mais ça coûte de plus en plus cher. Les dealers les ont ferrés. 

 

Quand ils ont eu besoin de 400 dollars par jour, Nico s’est mis à braquer des banques. Il en a fait dix, en quatre mois, avant de se faire arrêter et d’être envoyé derrière des murs de six mètres dans le Kentucky.

 

C’est depuis la prison, où il a pris plus de dix ans, que Nico Walker a écrit ce livre prenant. 

 

En Irak, il a découvert l’absurde de la guerre (il enfonce des portes à coup de pompe la majeure partie du temps). 

 

On se croirait dans Catch 22, de Joseph Heller et/ou Mash, l’humour en moins. Ni même l’amour… car le sexe est triste. 

 

C’est l’Amérique du Midwest. 

 

Nico Walker a été aidé (par ses éditeurs américains, et son traducteur français, Nicolas Richard) pour boucler ce premier roman, mais il a un talent indéniable parce qu’il est sincère, vrai et lucide, sur lui-même en premier lieu. 

 

Pour rester dans la comparaison, on dirait Bandini, le personnage fétiche de John Fante, perdu dans un livre de Charles Bukowski qui aurait décidé de lâcher la picole pour la dope. 

 

Un anti-héros type. Le genre de mec qu’on a envie d’aidersauf qu’il n’y a que lui pour se sauver, avec l’aide de la littérature, comme un certain Edward Bunker (‘Aucune bête aussi féroce), en son temps. 

 

Ceux qui ont reconnu, et lu, tous les auteurs cités ci-dessus savent que je viens de faire un grand compliment à ce petit nouveau d’une trentaine d’années, lequel sortira de prison à l’automne 2020. 

 

Vivement son deuxième roman ! 

J’ai dévoré le premier comme rarement. 

 

James Frey / Bunker / Bukowski, j’vous dis… On accroche ou on décroche. Moi je suis déjà addict à Nico Walker. 

 

Guillaume Chérel

 

Cherry, de Nico Walker,

traduit par Nicolas Richard

430p, 20 euros, Équinox / Les Arènes

 





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Chronique littéraire, 'Cherry' #autobio
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