Pierre Zellner
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Il était une (nouvelle) fois la Révolution


Introduction
Dans un contexte social plus tendu que jamais, une communauté d'activistes ultragauche, genre Black-Block, perd l'un de ses membres, lors d'une manifestation, sous les coups des forces de l'ordre.
Suite à ce drame, ils enlèvent une dizaine de grands patrons du CAC 40, en réunion secrète, pour forcer le président Emmanuel Macron à appliquer une réelle politique anticapitaliste.


L'idée est excellente et dans l'air du temps.
La radicalisation monte (ou remonte, si l'on considère que tout a commencé, en France, avec la Révolution), le sentiment d'injustice augmente, la jeunesse se mobilise, l'écologie ne se discute plus, tout est en place pour que ça bouge vers plus de justice sociale… ou le chaos, la Terreur, voire la résurgence du fascisme.
Le début du film est réalisé façon reportage-documentaire, puis on passe au ton BD, Pieds-Nickelés, ou série TV Casa del Papel.

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Du coup, difficile d'imaginer qu’il s’agit bien d’Emmanuel Macron, lisant un texte imposé à la télé, ou bien Bernard Arnault, Bolloré, Bompard et consort, couchés en caleçon, qu'on fait coudre, boulet au pied ; quand ils ne se bécotent pas...
Déjà, les kidnapper tous ensemble, ça parait gros, malgré les gardes du corps...
Comment croire cela ?
On est loin des descendants d'Action-Directe, ou même des zadistes de Notre-Dame-des-Landes. Le sujet était casse-gueule, il est vrai.
Le film de Pierre Zeller est « Vendu » comme un film d'anticipation, mais Basta Capital se passe bel et bien en 2020.
Il oscille entre réalisme et caricature.


Sur le fond, il n'y a que du vrai (les faits sont là, les chiffres sont justes) mais la forme ne suit pas toujours.
On ne s'improvise pas Ken Loach d'un coup de manivelle magique. Ça sent le manque de moyens, mais ce film indépendant a de l’énergie à revendre.
Et grâce au talent des acteurs engagés dans cette aventure, notamment Jean-Jacques Vanier, qui joue Bart, le vieux loup libertaire à qui on ne la fait pas, on se laisse prendre, surtout dans le contexte actuel.
No pasaran !
Le réalisateur, Pierre Zellner, connait ses classiques révolutionnaires : de Sankara aux anarchistes (le Che est étrangement absent), en passant par le sous-commandant Marcos, et se base sur la prétendue crise financière en Grèce (emblématique du capitalisme) pour exposer le problème.
Malgré les bémols, répétons-le, le fonds (de vérité) social est là.
De nouvelles manières de s’engager politiquement sont inévitables.


Car les raisons de la colère sont légitimes.
Le sujet méritait un meilleur équilibre, entre divertissement et acte militant. En France, Gérard Mordillat, Michel Leclerc, et bien d’autres ont su le faire... Pourquoi pas Zellner.
A suivre au prochain film.
Basta Capital, de Pierre Zellner (1h35). Avec Jean-Jacques Vannier, Anne-Laure Gruet, Antoine Jouanolou, Olivier Pages, Judith Bernard, Archibald Smith, Zaïre Souchi, Olivier Witner, Georges Dauvignon, Christine Gagnepain, Clarisse Lhon-Botte. Et la participation (voix off) de Guillaume Meurice et Charline Vanhoenacker, de France Inter - Sortie 4 novembre -

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