BD : BEETHOV SUR SEINE : UNE ANNÉE AVEC L'ORCHESTRE

Chloé Wary


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Beethoven en BD

By Chloé la rappeuse


Couverture Beethov sur Seine, une année avec l’orchestre  #BD #RomanGraphique #NoirBlanc #Initiation #Découverte #Musique #Romantique #Beethoven #Insula #Orchestre #Emotion
© Steinkis éditions
Chloé Wary
Chloé Wary




Introduction


En une année d’immersion avec ‘Insula orchestra’ (cet orchestre qui joue sur instruments d’époque), l’autrice de BD Chloé Wary (25 ans), fan de foot, de rap et de mangas, en a plus appris sur Ludwig van Beethoven que bien des mélomanes avertis en une vie. Jusque-là, cette jeune fille, en sneakers et I-Pod sur les oreilles, avait des préjugés que nous avons quasiment tous, quand nous ne sommes pas des mélomanes, sur la musique dite « classique »… 


Alors, imaginez sur le grand, l’immense Ludwig van Beethoven ! A part qu’il était sourd et mélodie de « la Lettre à Elise », que lui avait appris son père, elle ne savait pas grand-chose sur lui. De prime abord, on peut être heurté par le trait sombre (forcément, elle travaille en noir et blanc et cela va avec l’univers de Beethov),


puis on se laisse prendre par les détails, les gros plans des mains, des dos, les surtitres, sous-titres, bulles, dialogues, poèmes, réflexions… 

 

Et on entre peu à peu dans l’univers graphique de cette surdouée de la BD. Chloé Wary commence par nous présenter une galerie de personnages (musiciens, Laurence Equilbey, la cheffe d’orchestre, Alain le régisseur, agents et autres musicologues…) auxquels on s’attache, ce qui permet d’humaniser la chose, d’entrer dans le vif du sujet (à priori plus technique) : la « grande » musique (Do, ré, mi fa…) et pas n’importe laquelle, celle du plus romantique des compositeurs. On lui explique le fonctionnement, la méthode de travail, qu’elle régurgite en néophyte (quasi béotienne), qu’elle est, comme la plupart d’entre nous… 

 


Extrait BD 2
© Steinkis éditions

Ce qu’elle assimile, elle le vulgarise et nous le comprenons à notre tour. Par exemple que Beethoven n’écrit pas pour les riches de l’époque, il exprime son ego démesuré : 

 

« Il y aura des milliers de princes, il n’y aura qu’un Beethoven ! ».

 

Comme Mozart, il se sait, se sent incompris. Si Mozart avait un côté punk, rebelle, Beethov est plus gothique, tourmenté, introspectif, proche de la nature, il est épris de liberté avant tout. Ou comment passer du rappeur Nekfeu au feu de Beethoven…

 

Au fil des jours, des semaines, au plus près des musiciens, Chloé sent son « insula » (j’y viensde plus en plus émoustillé par la musique de Beethov. Le point culminant étant le spectacle final, de la création scénique « Pastoral for the planet » (dirigée par Laurence Equilbey, et mise en scène par la Fura dels Baus), dans cet auditorium exceptionnel, avec images vidéo. Chloé se sent tellement chamboulée qu’elle craint de déranger son voisin ; un peu comme si elle avait un orgasme en public. 

 

D’autant plus que le dit spectacle véhicule un message fort sur l’environnement (la pollution des eaux, notamment : où l’on apprend que le maestro a été empoisonné par le plomb). 

 

Avec finesse et subtilité, Chloé Wary arrive à transmettre le changement qui s’opère en elle, au fur et à mesure de son reportage (on croirait un documentaire télé). 


Extrait BD 3
© Steinkis éditions
Extrait BD 1
© Steinkis éditions


Il faut dire qu’elle a le privilège d’assister aux répétitions dans la toute nouvelle Seine Musicale de l’île Seguin, inaugurée en 2017. Elle est donc dans des conditions idéales, tant l’acoustique est parfaite (1)Du coup, elle ressent l’émotion procurée par les notes qui semblent traverser le corps des musiciens, avant d’atteindre,


non pas nos simples oreilles, mais notre « insula » (ou cortex insulaire, qui constitue un des deux lobes du cerveau).

 

Cette zone restée longtemps mal connue des neurologues, qui provoque de l'émotion, ou est assimilée à de l'instinct, de l'intuition (féminine ?), d'où le nom de l'orchestre : "Insula Orchestra".


A travers ce projet, dans les coulisses de la création musicale, de ses prémices à la représentation finale, elle désamorce cette idée préconçue selon laquelle la « grande » musique » s’adresse à une élite snobinarde. Ce « milieu », mal connu du grand public, n’est pas sectaire du tout, au contraire. Nous avons affaire à des passionnés qui vivent avec, et de la musique, depuis leur plus jeune âge. Ce regard faussement naïf, et sincère, d’une jeune urbaine, donne envie d’écouter, et/ou de ré-écouter l’écolo avant la lettre Beethoven, qui serait une star de pop culture aujourd’hui. 

 

Une réussite pluriculturelle, comme toujours chez Steinkis qui, décidément, est devenue une maison d’édition incontournable dans le genre roman-graphique.

 

Guillaume Chérel

 

Beethov sur Seine : une année avec l’orchestre, 

texte et dessin de Chloé Wary, 120 p, 18 €, Steinkis éditions.

 

 

(1)  : pour vous accompagner dans votre lecture, Steinkis propose d’écouter et/ou de visionner des passages musicaux du spectacle au moyen d’un QR-code.



Laurence Equilbey, fondatrice de l'Insula Orchestra





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Beethov sur Seine, une année avec l’orc
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