BD : SULTANA

Lili Sohn, Élodie Lascar


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#Marseille #Société #Patriarcat #Femme #Célibataire #Amour #Liberté 


Sarah, la belle et rebelle, comme Marseille, bébé !





Introduction


Ça commence dans le noir d’une boîte de nuit. Sarah a 35 ans et elle vit encore comme si elle en avait 25. Elle paie son loyer grâce à un job de livreuse à vélo, genre DeliverooUber machin-truc, et aime passer du bon temps : faire la fête avec de ami.e.s, et se dorer la pillule à la plage, durant l’été. Elle a l’embarras du choix, entre les Catalans et la Corniche Kennedy. Elle est célibataire, non par choix, mais parce que ses rencontres « hétéro », planifiées sur Tinder, se limitent à des plans cul. Pourtant, ce n’est pas faute d’essayer, et d’y croire. La pression sociale, elle s’en tape (« Et comment que ça se fait que t’as pas d’enfant ? ») mais l’horloge tourne. Elle aussi aimerait dormir « en cuillère » avec quelqu'un avec qui elle se sent bien. Quelque soit le sexe, le genre.


Il est question de patriarcat mais c’est la maman (typique mère juive) qui ne la lâche pas, jusqu’à la plage. Les dialogues sont limités au stricte minimum, le vocabulaire ne dépassent pas 300 mots (j’exagère à peine : « wallah ! arrête de traîner ») mais ça donne une bonne idée d’une certaine catégorie de trentenaires, sans conscience politique, ou qui en font sans le savoir, via le mouvement #MeeToo et LGBTQ+ comme Monsieur Jourdain avec la prose… Ils s’éclatent, mangent, boivent, fument dorment, baisent éventuellement. Chaque week-end, c’est la même chose. Le quotidien d’une ville, formées d’une succession de villages, ça peut vite tourner en rond. Sarah, c’est plutôt l’amour qu’elle cherche, la complicité, la tendresse. Elle voudrait voir la vie en rose, comme les aplats des planches minimalistes, aux contours noir encre de seiche. La BD est réaliste. 


Planches BD

Les connaisseurs de la ville reconnaîtront des quartiers emblématiques comme Belsunce, la Corniche, Notre-Dame-de-la Garde… Les filles, limite cagoles affirmées, ont des formes de femmes rondes méditerranéennes, et les hommes, parfois gays, sont lookés MIA. On s’habille comme on veut, à Massilia, comme à Londres et New-York. Sarah va voir une cartomancienne pour se rassurer. Cette dernière lui laisse entendre que c’est elle qui peut choisir sa vie. Il suffit d’une rencontre. En l’occurrence une skippeuse, et d’un voyage en Afrique. Bref, de lâcher prise. D’oser s’émanciper, de conquérir sa liberté, même si ça demande du courage, et un peu de chance. Or, la chance, ça se provoque. Il ne faut pas la laisser passer. Sarah ose le grand saut en avant. La fin reste elliptique. A suivre ? Ou pas. Un album, aux apparences sobres, plus profond qu’il n’y parait au premier regard.





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