BD : LE JOUR OÙ J'AI RENCONTRÉ BEN LADEN, TOME 2

Jérémie Dres


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La folle aventure des Pieds-Nickelés du djihadisme


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© Delcourt/Encrages, parrainé par Amnesty International




Introduction


Tout commence en 2001, peu avant les attentats du 11 septembre. Deux « gones » de Vénissieux, quartier de Lyon, Nizar Sassi et Mourad Benchelalli, se retrouvent dans une galère sans nom, alors qu’ils étaient partis à l’aventure, un peu comme les jeunes désœuvrés partaient à Katmandou dans les années 70. Pour eux, le Djihad, c’est comme un super Koh-Lanta. Ils n’étaient même pas en grande difficulté dans leur cité, étudiaient, travaillaient. Ils s’ennuyaient surtout, dans un contexte historico-sociologique particulier, il est vrai. L’un d’entre eux est issu d’une famille qui s’est radicalisé, surtout un de ses frères.


Début 2000, ils se retrouvent dans un camp d’entraînement d’Al-Qaida, alors qu’ils n’ont même pas fait leur service militaire. On ne les ménage pas. Très vite, ils veulent rentrer… Vingt ans après, ils font de la prévention, comme pour la drogue ou la délinquance. Ils tentent d’éviter que d’autres jeunes banlieusards ne basculent dans le terrorisme. Lors que ces derniers les considèrent comme des héros, ils expliquent que c’est tout le contraire. Ils ont eu peur et sont rentrés traumatisés. Eux savent l’absurdité de l’entreprise et le bourrage de crâne que cela sous-entend. Nous avons déjà dit ici tout le bien que nous pensions de l’excellent travail de Jérémie Dres, notamment lorsqu’il raconte, sous forme de reportage dessiné, l’histoire de sa famille juive en Egypte. Et, plus récemment, quand il a donné la parole (et l’image) à deux lyonnais de Vénissieux, partis au « Djihad », comme on va au Bled, quasiment les mains dans les poches, et des croissants islamiques dans les yeux. Dans le tome 1, l’auteur laissait Nizar et Mourad, même pas amis, bloqués à Jalalabad, sous les bombes américaines.



© Delcourt/Encrages, parrainé par Amnesty International


Voici la suite : « Le jour où j’ai rencontré Ben Laden. L’ouvrage est parrainé par Amnesty International, c’est dire comme ce nouvel album aborde des questions graves. Les deux français fuient dans les montagnes, où ça gèle évidemment (un jeune français y est mort de froid), avec d’autres combattants, algériens notamment (ex-GIA), dont ils comprennent à peine la langue. Alors qu'ils rejoignent le Pakistan, où ils croient que leur nationalité va les sauver, ils sont « vendus » à l’armée pakistanaise, qui les livrent aux américains. C’est à ce moment que débute vraiment l’enfer. Ils sont envoyés à Guantanamo, où ils subissent de mauvais traitements, physiques et psychologiques. Il est bel et bien question de torture. Leur seul espoir est que les autorités françaises fassent pression pour les rapatrier. Ce n’est pas une priorité. C’est la persévérance du député-maire communiste, André Gérin, qui va décanter la situation. Avec l’aide du premier ministre de l’époque, Dominique de Villepin. Pas question d’abandonner des gamins de sa ville, dans une zone de non-droit, pour le premier. Ne pas se laisser entraîné dans une guerre reposant sur des mensonges, pour le second, qui fera son célèbre discours à l’ONU.

 

Appelons-ça roman graphique ou BD, qu’importe la dénomination, ce nouveau reportage dessiné de Jérémie Dres réuni journalisme et différents arts narratif et c’est passionnant. Autant littérairement que graphiquement. Les textes et dialogues sont clairs, bien que subtils, et les traits simples, efficaces. Les couleurs sobres, voire douces. Alors qu’elles auraient pu être écarlates, sanguinolentes, violentes.


© Delcourt/Encrages, parrainé par Amnesty International


Jérémie Dres prend le temps d’écouter ses interlocuteurs et il donne la parole aux principaux protagonistes (à Lyon, en classe, dans un parc). Sans tabou ni trompettes, il va droit au but. Conclusion : c’est à l’intérieur (en France) qu’il faut cibler l’ennemi (le fondamentalisme religieux), pas militairement, à l’extérieur. Cet ennemi c’est l’exclusion sociale et raciale, bref l’injustice. Les problèmes sont profonds. L’agent des services secrets, comme l’ex-gamin des quartiers, sont d’accord. C’est dans l’éducation qu’il faut investir, pas dans l’armement. La réponse est politique. En attendant, Jérémie Dres réussi le tour de force de nous divertir avec des sujets graves, qui nous font réfléchir. C’est l’apanage d’un artistes digne de ce nom.

 

Guillaume Chérel

 

« Le Jour où j’ai rencontré Ben Laden », tome 2, de Jérémie Dres,

232 p, 25, 50 €, Delcourt/Encrages, parrainé par Amnesty International.



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