BD : GEORGE SAND, MA VIE À NOHANT

Chantal Van Den Heuvel, Nina Jacquin


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La correspondance du "camarade" Sand

Ou le repos de la guerrière


Couverture George Sand ma vie à Nohant #Écrivaine #Journaliste #Égérie #Intimité #Émancipation #Combat #Droit #Politique #Socialisme #Nohant #Correspondance #Femmes
© Glénat




Introduction


On la connait sous le nom de George Sand mais elle s’appelait Aurore Dupin. Femme libre, rebelle, brillante, cette grande amoureuse, et belle amie, fut aussi une écrivaine d’importance, journaliste et égérie du socialisme naissant. Elle bouscula les « genres », tous les genres, pour gagner son indépendance financière, donc d’esprit. Elle connut la gloire à Paris et se fit admirer de l’Europe toute entière, mais c’est à Nohant, son port d’attache, grande maison familiale, près de Bourges, qu’elle se sentait le mieux. Depuis son enfance, jusqu’à sa mort, elle y invita des génies tels que Chopin, devenu son amant (après Théophile Gautier), mais aussi Liszt, Flaubert, Balzac, Dumas et Delacroix.


On peut visiter cette demeure magnifique et émouvante, car restée dans son jus. Les Monuments Nationaux, donc le ministère de la culture, ont tout gardé tel quel : le plan de table, la cuisine, les chambres, son bureau, l’atelier de son fils et le mini théâtre. 

 

Comme pour la maison de Frida Kahlo, à Mexico, on dirait que George Sand est encore là, prête à accueillir ses invités. Les Editions du Patrimoines ont eu l’excellente idée d’en faire une BD, en collaboration avec les éditions Glénat, et le résultat est fabuleux. Chantal Van Den Huvel, au scénario, et Nina Jacqmin, au dessin, ont su ressusciter la femme de lettres et nous replonger dans l’époque, et le contexte socio-politique. On s’y croirait. Nous sommes immergés à la fois dans l’intimité de George Sand, mais aussi dans son cerveau d’intellectuelle féministe, avant la lettre, qui sut se faire respecter, aimer, et admirer des hommes au pouvoir.  

  

Aujourd’hui encore, les clichés sur George Sand sont tenaces. Travestie en homme, fumant le cigare (elle préférait le fume-cigarette), couchant avec tout ce qui passait sous la main : femmes ou hommes, ses liaisons hors mariage firent scandale ; or c’est oublier que c’est son mari qui vivait comme un soudard (chose rare, elle gagna son indépendance, donc son divorce, via un procès retentissant). 

 

 


Planches bd

© Glénat


Reste l’image d’une originale, alors qu’elle ne faisait que rejeter la « bienséance », l’hypocrisie dans laquelle on voulait museler les femmes indociles. Son accoutrement masculin ne lui servit, au départ, qu’à évoluer de manière plus pratique dans un monde d’hommes, répétons-le. Ensuite elle y prit manifestement gout et c’est son affaire… 

 

Passionnée, fougueuse, combative, elle se battit en faveur de l’émancipation et des droits de la femme, tout simplement, mais avec fougue et talent… l’autrice a fait parler d’elle par son talent, son intelligence, en s’adressant au monde par le moyen de l’écriture. Sa voix résonne toujours et on la célèbre enfin pour son œuvre prolifique. Que ce soit ses romans ou sa longue correspondance (pas de mails et textos, jadis) avec ses amies, sa famille, et Flaubert et Delacroix (voir ci-dessous).

 

La campagne berrichonne, et son domaine de Nohant, ont une place primordiale sans ses textes (comme dans la BD). Ses livres décrivent l’atmosphère campagnarde d’un monde qui n’existe plus mais qui fut le sien. C’est à Nohant qu’elle s’est passionnée pour les histoires, c’est dans cette maison qu’elle a fait son éducation mondaine et paysanne. Nohant était pour George Sand, et ses invités, à la fois un havre de paix et un lieu où pouvait fleurir la créativité, entourée de nature. Ses murs contiennent l’écho de voix, et de notes de musique, qui continuent à passionner les esprits du monde entier.



George Sand est sans conteste l'une des plus grandes épistolières françaises : sa correspondance comprend plus de 20 000 lettres. Après avoir publié sa correspondance avec Flaubert et Delacroix, les éditions du Passeur publient ses relations épistolaires avec des amies femmes exclusivement : Marie d'Agoult, Pauline Garcia-Viardot et la comédienne Marie Dorval. Mais aussi les femmes de son entourage familial : sa mère, sa grand-mère, sa fille, ses nièces, sa belle-fille ; même si elles n'ont pas la notoriété d'une Marie Dorval, compagnes de couvent comme Émilie De Wismes ou les soeurs Bazoin, amies d'enfance, comme Laure Decerfz, et rencontre de voyage, telle Zoé Leroy. 

 


Couverture Lettres aux femmes de sa vie correspondance de George Sand
© Le Passeur Éditeur


Ces lettres, adressées par une femme à des femmes, nous permet de pénétrer dans les secrets de l'âme, et du cœur, de celle qui a toute sa vie assumée en tant que chef de famille et a revendiqué le statut de « camarade Sand ».

Guillaume Chérel

 

George Sand : ma vie à Nohant, 

BD de Chantal Van Den Heuvel et Nina Jacqmin, 95 p, 18 €, 

Editions du Patrimoine/Centre des Monuments Nationaux et Glénat.

 

Lettres aux femmes de sa vie (correspondance de George Sand), 500 p, 11, 90 €, Le Passeur (même éditeur : Correspondance avec Gustave Flaubert et Eugène Delacroix).





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La correspondance du "camarade" Sand, ou le repos de la guerrière
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