ROMAN GRAPHIQUE : MARTIN SCORSESE

Amazing Améziane


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La vie rêvée de Martin Scorsese


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Introduction


Dans son sublime roman graphique sur la vie (privée et cinématographique) de Martin Scorsese, le scénariste et dessinateur Amazing Ameziane traite le réalisateur américain comme ce dernier l’avait fait avec Henry Hill (joué par Ray Liotta) pour Les Affranchis, film génial qui retrace la saga d’une « famille » de gangsters d’origine italiennes. Tout est vrai mais tout ne s'est pas passé à 100% comme dans la BD. Le reste, c'est la magie de la narration. 


 Le récit commence par un long travelling, en plan séquence, et se finit par une version modernisée des derniers dialogues de Casino (le meilleur rôle de Sharon Stone, peut-être, avec l’inquiétant Joe Pesci), cet autre chef-d’œuvre de Scorsese.

 

Tout y est : son quartier d’enfance (Little Italy, à New York), la porte de l'immeuble du foyer familial (qui est sur la couverture, en forme d’affiche de film), où ils vivaient entassés ; ainsi que le Christ sous lequel il a prié pendant des années (il a pensé entrer dans les ordres). Tout cela, l’auteur dit l’avoir appris chez Scorsese, qui parle de la « Moralité du plan » : tout ce qui est dans le cadre doit avoir un sens. Pas juste être cool… Pour faire joli. 

 

On sent qu’on a affaire à un vrai connaisseur – plus que simple fan – de la carrière du réalisateur de Taxi Driver. Il s’est basé sur sa filmographie, qu’il connaît manifestement par cœur (on apprend beaucoup de choses sur les coulisses de chaque film), mais également sur des livres et ses interviews. Le livre est comme une oeuvre de « Marty », on peut le prendre au premier degré, et suivre l'histoire de ce fils d’immigrés italo-américains, qui s’en est sorti malgré les difficultés, ou se focaliser sur la manière dont on devient un « monstre sacré » du 7e art. Ce qui revient au même… Car le chemin fut tout sauf facile.


Martin Scorsese enfant au cinéma

 

 Amazing Ameziane le rappelle, avec empathie et une grande acuité intellectuelle. Comme Orson Welles, un de ses maîtres, avec Bergman et Fellini, Scorsese a été confronté aux argentiers obtus d’Hollywood, et notamment à l’affreux Harvey Weinstein (malgré le soutien de Di Caprio), avant qu’il soit confondu par le mouvement #MeeToo. Il doit beaucoup à ses amis Coppola (Francis Ford, le « parrain », et aîné de la bande), G. Lucas et S. Spielberg (également De Palma), qui s’unirent, tels les Quatre Mousquetaires, pour affronter les cyniques hommes d’affaires (dénués pour la plupart de goût, et de sens artistique). Mais aussi à sa monteuse préférée… Le but ultime étant, comme en France (il admire la Nouvelle Vague mais aussi les classiques italiens), de décrocher la timbale : le sacro-saint final cut. La fraternité et la solidarité entre ces génies du cinéma populaire de qualité est belle à voir.

 

Tout y est. Ses origines siciliennes, son enfance dans le quartier de New York, qui lui inspira largement sa carrière, ses études à la Cardinal Hays School (dans le Bronx). Ses amours… Il intègre l'université de New York (NYU), en 1960, où il fréquente les cours de cinéma de la Tisch School ; décroche une maîtrise en 1966 (il sera d'ailleurs professeur dans cette même université, entre 1968 et 1970, l’auteur le rappelle avec humour, car il répète les mêmes mots de ses premiers profs). 

 


Filmographie Scorsese

Scorsese rencontre son premier succès public avec Alice n'est plus ici, qui permettra à Ellen Burstyn d'obtenir l'Oscar de la meilleure actrice en 1974. Dès son film suivant, il obtient la Palme d'or au Festival de Cannes de 1976 pour Taxi Driver, avec Robert De Niro, Jodie Foster et Harvey Keitel (très important dans sa vie). Plus tard, en 1998, il deviendra président du jury du festival de Cannes. En 2007, à sa sixième nomination, il remporte finalement l'Oscar du meilleur réalisateur, pour « Les Infiltrés » (The Departed), qui a également été gratifié de celui du meilleur film. Ameziane n’oublie pas Raging Bull, toujours avec son acteur fétiche, Robert De Niro, et tous les autres films (en tenir la liste exhaustive ici serait fastidieux). 


Dessin Robert de Niro Taxi Driver et affiche Rock

Enfin, on le sait, Martin Scorsese a toujours voué un culte au rock, à la Pop, ainsi qu'au blues. Ces genres musicaux font partie intégrante de sa filmographie. Ce n’est pas facile à retranscrire dans une BD mais on entend presque le son.

 

Déjà connu pour son Mohamed Ali (et Angela Davis), entre autres, en véritable passionné, Amazing Améziane livre un chef-d’œuvre graphique, n’ayons pas peur des mots. Certaines planches sont belles à couper le souffle, comme des plans de Scorsese, évidemment, mais aussi de John Ford, et/ou Orson Welles, et de Coppola, notamment Citizen Kane et Dracula, voire de Quentin Tarantino, dont il ne peut s’empêcher de reproduire la scène mythique de l’overdose, dans Pulp Fiction (avec le découpage). 

 

En passant du noir et blanc à la couleur, l’auteur respecte la charte visuelle (voire graphique) de son modèle, tout en se lâchant par moment. Le montage (très important) est rapide, nerveux, puis plus lent. Comme les dialogues (saccadés, forcément) de Scorsese, au ciné… Il passe du gros plan aux flash-backs. Bref, une merveille, répétons-le. Un livre collector. Vivement le Tarantino !

 

Guillaume Chérel

 

Martin Scorsese, écrit et dessiné par Amazing Améziane, 

384 p, 22, 90 €, Editions du Rocher.   






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